Introduction
Dans le passé, les bibliothécaires et les archivistes n’étaient pas reconnus partout comme des membres à part entière de leurs communautés universitaires respectives. Ils étaient marginalisés dans une « profession féminine1» et se situaient quelque part entre le personnel de soutien et le corps professoral2. Cette vision se reflétait généralement dans la culture administrative hiérarchique qui leur accordait peu de droits professionnels ou académiques.
Pour reconnaître l’appartenance de ces professionnels au personnel académique, les politiques et les conventions collectives se sont lentement modernisées, la parité avec les professeurs faisant progressivement son chemin, ronde après ronde de négociation collective.
Il y a parité quand les « conditions d’emploi » des bibliothécaires et des archivistes sont « analogues à celles des autres membres du personnel académique3 », notamment en ce qui concerne le système de classement par rang, les promotions, la permanence, les congés sabbatiques et les congés d’études et de recherche, et le droit de s’investir dans des activités d’érudition et de service. La recherche de la parité avec le corps professoral fait partie intégrante de la mobilisation pour faire reconnaître les bibliothécaires et les archivistes comme des membres à part entière du personnel académique et dont l’objectif final est la négociation d’une convention collective comportant des dispositions communes dans tous les domaines où la parité est réalisable.
Le présent numéro de l’Actualité en négociation, préparé en étroite collaboration avec le Comité des bibliothécaires et des archivistes de l’Association canadienne des professeures et des professeurs (ACPPU), passe en revue les dispositions actuelles des conventions collectives ayant trait aux conditions d’emploi des bibliothécaires et des archivistes, dont celles qui mettent de l’avant la parité avec le corps professoral et reflètent les besoins des bibliothécaires et des archivistes.
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Droits académiques
La définition, dans les conventions collectives, des bibliothécaires et des archivistes comme des membres distincts du reste du personnel académique constitue l’un des freins les plus pernicieux à la reconnaissance de leurs droits académiques. Les employeurs ont beau jeu de faire obstacle aux avancées, à leurs yeux coûteuses, des droits académiques des bibliothécaires et des archivistes si ces derniers ne sont pas reconnus comme des membres à part entière du personnel académique dans les conventions collectives. Cependant, certaines associations de personnel académique ont négocié des dispositions établissant le plein statut des bibliothécaires et des archivistes dans le corps académique, comme l’illustre la convention collective de l’Association des professeures et des professeurs de l’Université Laurentienne, où les bibliothécaires et les archivistes sont définis comme des membres du « corps professoral » détenant implicitement tous les droits accordés aux professeurs et où les différences ou les exceptions découlent de la nature de leur pratique professionnelle :
Article 1.30 Définitions
1.30.1 (n) i. Les Membres du corps professoral à temps plein de l’Université signifient les employés nommés selon les modalités d’un contrat permanent, à l’essai, ou à durée limitée, en vue de remplir les fonctions suivantes : (a) enseignement, y compris la supervision / les fonctions de bibliothécaire professionnel / la gestion des archives; (b) travaux d’érudition; et (c) fonctions touchant la régie et l’administration de l’Université en vertu de l’Article 5.15, Droits, obligations et responsabilités du personnel enseignant et des bibliothécaires professionnels4.
Équilibre des fonctions académiques et de la charge de travail autre
- Recherche et travaux d’érudition
- Normes de l’unité
- Congés sabbatiques et congés d’études
- Congés de recherche
- Heures de travail
- Travail autonome et à l’extérieur du campus
- Travail de soir et de fin de semaine
- Un jour par semaine pour des tâches non prévues
- Dégagement
- Descriptions de tâches individuelles
- Modifications temporaires apportées à la charge de travail
Effectif
Changement de responsabilités
Conclusion
Pendant les négociations, les employeurs résistent à accorder aux bibliothécaires et aux archivistes la parité avec le corps professoral pour des questions d’argent, mais aussi parce qu’ils ne reconnaissent pas la même valeur à leurs professions. Cependant, comme nous l’avons démontré, les bibliothécaires et les archivistes font des progrès vers la parité partout au pays, grâce au soutien des associations du personnel académique et de leurs collègues professeurs.
Annexe I : Lettre d’entente 1 : Bibliothécaires et archivistes : Lignes directrices sur les dispositions concernant le travail à l’extérieur du campus
Notes
1 Harriet M. Sonne de Torrens, « Academic Librarianship: The Quest for Rights and Recognition at the University of Toronto », dans Jennifer Dekker et Mary Kandiuk, éd., In Solidarity, (Sacramento, Californie), Library Juice Press, 2014, p. 83.
2 Leona Jacobs, « Academic Status for Canadian Academic Librarians: A Brief History », dans Jennifer Dekker et Mary Kandiuk, éd., In Solidarity, (Sacramento, Californie), Library Juice Press, 2014, p. 23.
3 Énoncé de principes de l’ACPPU, Statut académique des bibliothécaires et leur participation à la gouvernance, novembre 2018.
4 Convention collective de l’Association des professeures et des professeurs de l’Université Laurentienne, 2017-2020, article 1.30.