Les baisses des effectifs des bibliothèques et des services d’archives peuvent avoir des répercussions négatives sur les conditions de travail du personnel. Lorsque l’effectif d’une bibliothèque ou d’un service d’archives est contraint d’« en faire plus avec moins », ses membres ont une pratique professionnelle plus lourde, qui entraîne une réduction de leurs activités de recherche et de service. Cette situation encourage aussi l’attribution de tâches habituelles des bibliothécaires et des archivistes à du personnel non académique, ce qui donne lieu à la  « déprofessionnalisation » des métiers et porte atteinte à l’intégrité académique de l’établissement.

La convention collective de l’association du personnel académique de l’Université Acadia comporte des mesures de protection contre l’alourdissement de la charge de travail et la « déprofessionnalisation » :

50.02 En tout temps, l’effectif doit être composé d’au moins dix (10) bibliothécaires et archivistes à plein temps faisant partie de l’unité de négociation³².

On peut également faire obstacle à la « déprofessionnalisation » en adoptant des libellés qui interdisent que des tâches affectées aux bibliothécaires et aux archivistes soient confiées à des employés qui ne font pas partie de l’unité de négociation. La convention collective de l’association du personnel académique de l’Université Mount Allison illustre bien cette approche :

12.26 L’employeur convient de ne pas avoir recours à des personnes qui ne font pas partie de l’unité de négociation pour accomplir les tâches nécessaires au fonctionnement de la bibliothèque qui sont normalement et habituellement faites par les bibliothécaires professionnels de l’Université Mount Allison, à l’exception:

i) de personnes exclues de l’unité de négociation en vertu de l’alinéa 1.01(n);

ii) d’autres personnes faisant l’objet d’une entente entre l’employeur et le syndicat.

L’employeur convient également de ne pas avoir recours à des personnes qui ne font pas partie de l’unité de négociation pour accomplir de nouvelles tâches qu’il aura déterminées pour assurer le fonctionnement de la bibliothèque et qui ne peuvent être faites efficacement par des personnes n’ayant pas les compétences professionnelles d’un bibliothécaire. Les parties conviennent en outre que les responsabilités qui ont été assumées normalement dans le passé par d’autres employés de la bibliothèque à temps plein et à temps partiel ne constituent pas des tâches nécessaires au fonctionnement de la bibliothèque qui sont normalement accomplies par des bibliothécaires professionnels³³.