La liberté académique est essentielle aux bibliothécaires et aux archivistes, comme l’indique l’Énoncé de principes de l’ACPPU sur la liberté académique, pour les mêmes raisons qu’elle est essentielle aux autres membres du personnel académique, notamment face aux questions controversées touchant l’érudition et la gouvernance. La liberté académique des bibliothécaires et des archivistes prend aussi tout son sens dans d’autres circonstances particulières faisant appel à leur jugement professionnel.
Les bibliothécaires sont appelés à faire des évaluations critiques des communications et des publications savantes et peuvent alors subir des pressions des éditeurs, des institutions et d’autres groupes ayant des intérêts en jeu. Ce travail doit être reconnu et protégé, car il représente une manifestation d’expression de la liberté académique. Les associations devraient revoir la disposition sur la liberté académique pour s’assurer qu’elle :
- confère aux bibliothécaires et aux archivistes la liberté de faire des analyses critiques aux fins du développement des collections, de l’enseignement et de toute autre tâche nécessitant un œil critique;
- permet aux archivistes d’utiliser leur jugement pour autoriser l’accès aux archives conformément aux directives des donateurs et aux lignes de conduite sur la conservation des documents;
- prévoit la communication des résultats des bibliothécaires et des archivistes sans restriction ou sans crainte de représailles;
- confirme les tâches des bibliothécaires et des archivistes, y compris le refus de pratiquer la censure ou de l’autoriser, dans n’importe quel secteur de l’établissement ou ailleurs.
L’article suivant tiré de la convention collective de l’association du personnel académique de l’Université Wilfrid-Laurier illustre bien le type de libellé qui garantit ces protections :
Article 7 Liberté académique
7.1 La quête du savoir et sa libre expression sont essentielles au bien commun de la société. La liberté académique dans l’Université est indispensable pour que ces deux éléments soient présents dans les activités d’enseignement, d’érudition et de recherche de l’Université. Ni l’Université ni l’Association ne doivent empêcher de quelque façon que ce soit les membres d’exercer les droits que la loi leur confère et leur imposer des sanctions lorsqu’ils le font. Les parties s’engagent à ne pas porter atteinte à la liberté académique individuelle des membres. Aucune doctrine prescrite ne doit restreindre la liberté des membres d’exercer leur profession de professeur et d’érudit, ou de bibliothécaire; de mener des recherches et d’en publier les résultats; d’enseigner et de discuter; de produire des œuvres de création; de sélectionner, d’acquérir, de disséminer ou d’utiliser des documents dans le cadre de leurs responsabilités professionnelles; de critiquer l’Université et l’Association; d’exprimer leurs opinions sans être censurés par l’Université5.
5 Convention collective de l’association du personnel académique de l’Université Wilfrid-Laurier (temps plein), 2020-2023, article 7, Liberté académique.