Aperçu
Les dépenses du gouvernement fédéral dans l’éducation postsecondaire représentent encore 0,2 % du PIB. Cette stagnation se répercute sur les orientations de chaque province en matière de droits de scolarité et de dépenses. Même si le niveau de financement de l’éducation postsecondaire varie d’une province à l’autre, on remarque une dépendance générale de plus en plus forte à l’égard de sources privées, particulièrement les droits de scolarité des étudiants étrangers, pour pallier l’insuffisance du financement. Cette section présente aussi des données sur la rémunération des recteurs, auxquelles s’ajoutent, pour la première fois, des données sur le secteur collégial.
Tableaux
2.1 Transferts fédéraux en espèces pour l'enseignement postsecondaire (% du PIB)
Les transferts fédéraux en espèces pour l'enseignement postsecondaire au Canada, exprimés en pourcentage du PIB, sont passés de 0,5 % en 1983-1984 à 0,19 % en 2021-2022. Le financement fédéral est resté inchangé malgré la forte progression de l’effectif étudiant au cours de la dernière décennie.
2.2 Dépenses de fonctionnement des gouvernements provinciaux pour l'enseignement postsecondaire (% du PIB)
Le niveau des dépenses de fonctionnement consacrées à l’enseignement postsecondaire diffère sensiblement selon les provinces. En 2019-2020, les transferts provinciaux pour le fonctionnement général de l’enseignement postsecondaire les plus élevés étaient ceux de Terre-Neuve-et-Labrador (1,4 %), de la Nouvelle-Écosse (1,2 %) et du Québec (1,2 %), tandis que les plus faibles étaient enregistrés en Ontario (0,6 %), en Alberta (0,7 %) et en Colombie-Britannique (0,7 %).
2.3 Dépenses de fonctionnement des gouvernements provinciaux pour l’enseignement postsecondaire par rapport aux dépenses gouvernementales totales
Dans 9 provinces sur 10, les dépenses de fonctionnement du gouvernement provincial pour l’enseignement postsecondaire ont diminué en 2019-2020 par rapport à 2010-2011, passant d’une moyenne de 4,4 % à 3,9 %. Bien que la province de Terre-Neuve-et-Labrador ait dépensé la même proportion en 2019-2020 qu'en 2010-2011 (5,8 %), cette proportion est en baisse depuis son sommet de 6,6 % en 2014-2015.
2.4 Financement du gouvernement provincial par ETP (2017 $)
Au cours de cette période de 15 ans, le financement moyen par étudiant équivalent temps plein (ETP) a diminué de 0,5 %, bien que ce résultat masque des variations sensibles entre les provinces. Le financement par ETP a progressé sensiblement à Terre-Neuve-et-Labrador (68 %), au Nouveau-Brunswick (28 %) et en Nouvelle-Écosse (27 %), en Alberta (12 %) et en Saskatchewan (11 %), mais a diminué considérablement en Colombie-Britannique (19 %), au Manitoba (5 %) et au Québec (4 %). Quant à l’Ontario, où sont inscrits presque 40 % de tous les étudiants au Canada, le financement était stagnant à 1,8 %.
2.5 Revenus et dépenses des universités, de 1980-1981 à 2019-2020 (2019 $)
Les revenus des universités du Canada se chiffraient à 39,8 milliards de dollars en 2019-2020. En 2019-2020, les revenus ajustés en fonction de l'inflation ont diminué de 5,3 % par rapport à l'année précédente. Cette baisse est due en grande partie à la chute des revenus de placement à l'échelle du Canada. La proportion des revenus provenant de subventions et de contrats gouvernementaux a diminué depuis 2008-2009, passant de 61,1 % à 48,0 % en 2019-2020. Au cours de la même période, la proportion des revenus provenant des frais de scolarité est passée de 22,1 % en 2008-2009 à 31,5 % en 2019-2020. Cela représente une augmentation des revenus provenant des droits de scolarité de 83 % au cours de cette période, soit une moyenne de 5,6 % par année. Les dépenses des universités ont totalisé 39,4 milliards de dollars en 2019-2020, soit une diminution de 0,4 % par rapport à l'année précédente. Les salaires, traitements et avantages sociaux constituent la majeure partie des dépenses des universités et leur proportion s’élevait à 61,2 % en 2019-2020.
2.6 Revenus et dépenses des collèges communautaires, de 2001-2002 à 2019-2020 (2019 $)
Les revenus des collèges canadiens se chiffraient à 13,3 milliards de dollars en 2019-2020. Le financement gouvernemental des collèges a diminué depuis 2008-2009, passant de 67,0 % à 54,7 % en 2019-2020. Au cours de cette même période, les revenus provenant des frais de scolarité ont considérablement augmenté, passant de 19,6 % en 2008-2009 à 34,1 % en 2019-2020. Les dépenses des collèges ont totalisé 13,0 milliards de dollars en 2019-2020. La proportion des dépenses pour les salaires, traitements et avantages sociaux a fluctué d'un sommet de 55,6 % en 2002-2003 à un creux de 50,3 % en 2010-2011, puis a atteint 54,0 % en 2019-2020.
2.7 Ratio entre l'effectif universitaire en ETP et le corps professoral à temps plein, par province
Le ratio entre l'effectif universitaire en équivalent temps plein (ETP) et le corps professoral à temps plein par province a augmenté de plus de 25 % de 2000 à 2021, passant de 19,7:1 à 24,9:1 en 2019-2020. L'Ontario détient le ratio le plus élevé (30,1:1) de toutes les provinces, suivi de la Colombie-Britannique (24,9:1) et de l'Alberta (24,8:1).
2.8 Rémunération des présidents d’université, 2020
En 2020, ce sont les présidents de l'Université McGill (860 971 $), de l'Université de la Colombie-Britannique (611 712 $), de l'Université Western (522 683 $) et de l'Université de Toronto (494 654 $) qui ont été les mieux rémunérés de tous les présidents d'université au Canada.
2.9 Rémunération des présidents de collège, 2020
Les cinq présidents de collège les mieux payés en 2020 sont ceux du Southern Alberta Institute of Technology (616 518 $), du Humber College (472 686 $), du Seneca College (417 980 $), du Conestoga College (411 186 $) et du Northern College (399 068 $).
2.10 Niveau de scolarité des adultes (25 ans et plus), le Canada et les provinces, 2021
En 2021, les deux tiers de la population canadienne âgée de 25 ans et plus avaient obtenu au moins un certificat ou diplôme d'études postsecondaires, proportion qui allait d'un minimum de 60,3 % au Nouveau-Brunswick à un maximum de 68,2 % en Colombie-Britannique. La proportion de Canadiens adultes ayant fait des études postsecondaires a augmenté de 19 points de pourcentage entre 2000 et 2021. En 2021, 34,7 % des adultes avaient un diplôme d'études collégiales; 21,4 %, un diplôme de premier cycle; et 10,4 %, un diplôme d’études supérieures. Dans l'ensemble des provinces, c'est à Terre-Neuve que le niveau de scolarité universitaire est le plus faible (18,7 %), tandis que l'Ontario affiche le niveau le plus élevé (34,9 %), suivi de près par la Colombie-Britannique (34,7 %). Toutefois, c'est à Terre-Neuve que le niveau d'études collégiales est le plus élevé (43,6 %), tandis que l’Ontario affiche le niveau le plus faible (31,9 %).
2.11 Niveau de scolarité des adultes (25 ans et plus), selon le sexe, 2021
En 2021, 3 femmes sur 4 détiennent un certificat ou diplôme postsecondaire, contre 7 hommes sur 10. Une plus grande proportion de femmes que d'hommes ont obtenu un baccalauréat (26,6 % contre 21,8 %) ou un diplôme d'études supérieures (12 % contre 10,8 %). Environ la même proportion de femmes que d'hommes ont obtenu un certificat ou diplôme d'études collégiales (35,9 % contre 36,4 %). À l'inverse, une proportion considérablement plus élevée d'hommes que de femmes avaient obtenu un certificat d'études secondaires ou moins (30,9 % contre 25,6 %).
2.12 Niveau de scolarité des adultes selon la minorité visible et l'identité autochtone, 2016
Parmi les minorités visibles, la proportion globale des personnes âgées de 25 ans et plus qui n'ont pas de diplôme d'études secondaires, soit 8,6 %, est légèrement inférieure à celle de la population totale. Cette proportion varie entre 1,8 % pour les Coréens et 23,3 % pour les Asiatiques du Sud-Est. De même, une proportion considérablement plus élevée de Canadiens appartenant à une minorité visible a obtenu un doctorat par rapport à la moyenne de tous les adultes canadiens (1,6 % contre 1,1 %), bien que la proportion varie d'un minimum de 0,18 % chez les Philippins à un maximum de 4,73 % chez les Asiatiques occidentaux. Le scénario est similaire en ce qui concerne les autres grades universitaires.
Alors que les Autochtones ont une proportion beaucoup plus élevée de personnes âgées de 25 ans et plus qui n'ont pas de diplôme d'études secondaires que l'ensemble de la population de 25 ans et plus (19,3 % contre 9,6 %), cette proportion varie de 14,7 % chez les personnes se déclarant métisses à 38,0 % chez les Inuits.
Les adultes handicapés ont également un taux de réussite scolaire beaucoup plus faible, leur taux d'obtention d'un doctorat ou d'une maîtrise étant approximativement la moitié de celui des adultes non handicapés (1,4 % contre 2,0 % et 11,5 % contre 18,9 % respectivement), et leur taux d’abandon des études secondaires, d’environ le double (23,8 % contre 12,5 %).
2.13 Salaire moyen des travailleurs à temps plein à l'année, selon le niveau de scolarité et le groupe désigné, 2015
L'augmentation du niveau de scolarité ne signifie pas nécessairement que les écarts salariaux dont sont victimes les femmes, les minorités visibles et les Autochtones se réduisent. Les Autochtones ayant un niveau de scolarité inférieur gagnent un salaire typique de celui de la population équivalente dans son ensemble, mais leur salaire est nettement inférieur pour ce qui est des titulaires d'une maîtrise, qui connaissent un écart salarial de 89 cents par dollar par rapport à tous les titulaires d'une maîtrise, et pour les titulaires d'un doctorat, qui connaissent un écart de 86 cents par dollar par rapport à tous les titulaires de doctorat. Les minorités visibles dans leur ensemble subissent également un écart salarial important, les titulaires d'une maîtrise ne gagnant que 80 cents par dollar, et les titulaires d'un doctorat, 88 cents par dollar. Les femmes sont encore plus désavantagées du fait qu’elles ont un niveau de scolarité plus faible. Les femmes titulaires d'un certificat d'apprentissage ou d'un certificat de qualification ne gagnent que 55 cents par dollar; les femmes titulaires d'une maîtrise, 82 cents par dollar; et les femmes titulaires d'un doctorat, 88 cents par dollar.
2.14 Emploi dans les services éducatifs, 2020-2021
En 2021, le secteur de l'éducation représentait 8,1 % de tous les emplois au Canada, soit un total de 1 281 792 travailleurs. L'emploi dans ce secteur a augmenté de 3,8 % au cours de l'année 2020, ce qui représente un changement moins important que la croissance de 5,8 % dans l'ensemble des industries au Canada. La variation d'une année à l'autre dans le secteur de l'éducation est attribuable aux secteurs primaire et secondaire qui ont ajouté près de 32 000 nouveaux emplois en 2021 (croissance de 4,2 %), tandis que le secteur universitaire a ajouté 3 975 emplois (1,3 %), et le secteur collégial, plus de 2 300 emplois (1,9 %).
2.15 Établissements d'enseignement postsecondaire reconnus au Canada
Il existe 152 établissements universitaires publics et privés à but non lucratif reconnus (y compris les établissements affiliés et fédérés) au Canada. Trente-neuf de ces établissements sont des écoles de théologie (réparties à peu près également entre le secteur public et le secteur à but non lucratif). Parmi les collèges et autres établissements autorisés à délivrer des diplômes, des titres de compétences ou des grades, 197 sont publics, et 32 sont à but non lucratif.