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Actualités / Rapport mondial : les attaques contre les universitaires vont jusqu’à l’enlèvement et à l’assassinat

Actualités / Rapport mondial : les attaques contre les universitaires vont jusqu’à l’enlèvement et à l’assassinat

De par le monde, les universitaires et les chercheurs sont visés par des attaques émanant tant de l’État que d’acteurs non étatiques. Dans le cadre de son programme de surveillance des libertés académiques (Academic Freedom Monitoring Project), Scholars at Risk (SAR) réagit à ces attaques en faisant ressortir et en épinglant les incidents clés, dans le but de protéger les personnes vulnérables, de relever la sensibilisation au problème et de favoriser la reddition de comptes. SAR a publié récemment son rapport annuel Free to Think 2021, où l’organisme se penche sur les agressions contre les milieux de l’enseignement supérieur de par le monde.

On y retrouve une litanie de violences, du bombardement meurtrier à l’Université de Kaboul aux enlèvements armés sur les campus au Nigeria, jusqu’à l’usage de la force militaire mortelle contre des étudiants et des enseignants résistant à la junte au Myanmar.

« Nous vivons un moment de crise : un nombre de plus en plus élevé d’universitaires afghans cherchent refuge contre les talibans et le rétrécissement croissant de la place laissée à la liberté d’expression en Afghanistan, tandis que les législateurs, dans les sociétés plus ouvertes, notamment aux États-Unis, cherchent à restreindre ce qu’on peut enseigner dans les salles de conférence, » affirmait le directeur fondateur de SAR, M. Robert Quinn, lors de la publication du rapport Free to Think 2021.

Les auteurs de ce rapport analysent 332 attaques perpétrées l’an dernier contre des enseignants et des étudiants du niveau postsecondaire et leurs établissements dans 65 pays, statistique qui n’illustre qu’une fraction du total des incidents de ce genre de par le monde.

Assassinats, violences et disparitions intervenaient pour le tiers des attaques. Les emprisonnements, un autre tiers.

En Inde, les autorités ont poursuivi des universitaires et des étudiants en vertu d’une loi antiterroriste parce qu’ils ont exprimé leurs opinions contre le parti au pouvoir. Une loi sur la sécurité nationale aux incidences profondes imposée par Beijing à Hong Kong a entraîné la répression contre les universitaires. Au Bélarus, les enseignants et les étudiants qui protestaient contre la victoire d’Alexander Lukashenko aux élections ont été suspendus et renvoyés.

La liste du SAR comprenait également 34 cas de « postes perdus » où des universitaires ont été congédiés, suspendus ou autrement punis pour leurs travaux académiques ou leurs croyances.

On cite également dans le rapport des développements troublants aux États-Unis, où les leçons sur la diversité dans les campus ont été interrompues par des « zoom bombings » racistes et où l’ancienne administration Trump a ordonné aux agences et aux entrepreneurs fédéraux de cesser d’enseigner la théorie critique de la race.

Le rapport de surveillance de Scholar at Risk faisait état de l’annulation d’une offre d’emploi à Mme Valentina Azarova comme directrice du Programme international des droits de la personne de l’Université de Toronto, lorsqu’un donateur a exprimé des réserves concernant sa bourse d’études sur Israël et la Palestine. La décision de l’Université prise en septembre 2020 a suscité, chose rare, une motion de blâme de la part de l’ACPPU. Ce blâme a été récemment levé, lorsque le poste a été offert à nouveau à Mme Azarova.

Mme Clare Robinson, directrice de la défense à Scholar at Risk, affirmait ceci : « La fréquence et la portée mondiale de ces attaques doivent nous inquiéter, non seulement nous de l’enseignement supérieur, mais également la société dans son ensemble. »

Le rapport a été publié le 9 décembre, dans le cadre d’une cérémonie en l’honneur de la lauréate de 2021 du Prix du courage de réfléchir (Courage to Think Award), la Dre Ahmadreza Djalali, chercheure bien connue en médecine de catastrophe, condamnée à mort en Iran.

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