Par le personnel de l’ACPPU
Selon un rapport d'un institut québécois, les frais de scolarité élevés et la perspective de s'endetter découragent les étudiants de poursuivre des études postsecondaires, notamment parmi les moins nantis, et ce rapport recommande que la province élimine les frais.
Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques, la gratuité des études universitaires au Québec coûterait environ 1,2 milliard de dollars par an — un montant qui équivaut à tous les frais actuellement payés par les étudiants nationaux et internationaux.
Les dépenses totales du gouvernement provincial en 2021-2022 pour tous les services publics, y compris l'éducation, s'élèvent à 116,9 milliards de dollars.
Les chercheurs affirment que le modèle de gratuité scolaire fonctionnerait au Québec parce qu'il est financièrement viable et ils notent que les systèmes universitaires et collégiaux à frais élevés sont l'exception, et non la norme, dans le monde entier. La recommandation des chercheurs est fondée sur les modèles à frais modiques ou gratuits de pays comme la France, le Danemark, la Finlande, la Norvège, la Suède, l'Islande, l'Argentine, le Brésil et l'Uruguay.
Les chercheurs mettent en garde contre le fait que le fardeau que représente pour les étudiants le remboursement de leurs dettes d'études peut en amener beaucoup à privilégier les emplois les plus rémunérateurs, sans tenir compte de leur véritable utilité sociale, et ils notent avec inquiétude la tendance plus générale à une logique de privatisation et de « marchandisation » de l'éducation.
En mars dernier, plus de 82 000 étudiants ont fait grève dans tout le Québec pour réclamer la gratuité de l'enseignement, dix ans après une manifestation sans précédent contre la hausse des frais de scolarité en 2012.
En 2013, le gouvernement provincial a commencé à lier le taux annuel de hausse des frais de scolarité au revenu disponible des ménages par habitant, en s'ajustant à l'inflation.
Mais le rapport indique que l'indexation des frais de scolarité n'a plus sa place comme méthode de financement de l'enseignement postsecondaire.