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Indicateurs de rendement

Certaines mesures destinées à évaluer l’activité d’érudition peuvent également désavantager les membres des groupes visés par l’équité. L’utilisation des indicateurs de rendement est un sujet particulièrement préoccupant. Bien qu’ils paraissent objectifs, les indicateurs quantitatifs peuvent avantager certaines formes d’activités d’érudition au détriment d’autres, pour des raisons qui ont peu de choses à voir avec le mérite. Notamment, les indicateurs risquent de mener à une sous-évaluation des contributions de l’érudition hétérodoxe et interdisciplinaire; des travaux de recherche axés sur l’équité, la diversité et l’inclusion; des résultats de recherche diffusés par des moyens autres que la publication dans des revues avec comité de lecture à impact élevé; et des travaux publiés dans des langues autres que l’anglais. Dans son énoncé de principes sur les indicateurs de rendement, l’ACPPU affirme ce qui suit :

Les indicateurs de rendement peuvent désavantager particulièrement les chercheurs autochtones, les membres des groupes en quête d’équité, les universitaires qui publient leurs travaux de recherche et qui diffusent des connaissances dans d’autres langues que l’anglais, ceux et celles qui mènent des activités non conventionnelles d’enseignement, de recherche, de création, de service et (ou) de pratique professionnelle48.

L’ACPPU recommande que les associations négocient, dans leurs conventions collectives, des clauses qui protègent leurs membres contre l’utilisation des indicateurs de rendement. La clause modèle de l’ACPPU sur les indicateurs de rendement stipule que « [l]es indicateurs de rendement ne peuvent être utilisés pour mesurer le rendement des départements, des unités et des membres individuels du personnel académique, ou les affectations budgétaires qui leur sont consacrées ». Les associations de personnel académique ont fait face à une forte résistance lors de la négociation de telles clauses. L’association du personnel académique de l’Université du Manitoba (University of Manitoba Faculty Association (UMFA)) n’a pas réussi à obtenir une clause qui empêcherait qu’on exige la soumission d’indicateurs liés à la recherche dans le cadre des processus d’accession à la permanence, de promotion et d’évaluation, et qui permettrait l’utilisation des indicateurs dans le cadre de tels processus uniquement lorsqu’ils ont été soumis personnellement et volontairement par le membre49. Bien que la clause proposée par l’UMFA n’ait pas été incorporée à la convention collective, les départements peuvent, sur une base individuelle, l’intégrer aux normes de leur unité.


Notes
48 Énoncé de principes de l’ACPPU sur les indicateurs de rendement, approuvé par le Conseil de l’ACPPU, novembre 2019.
49 Voir l’annexe H de la convention collective entre l’Université du Manitoba et l’association du personnel académique de l’Université du Manitoba (1er avril 2017 – 31 mars 2021) [en anglais seulement]. Les parties sont convenues de mettre sur pied un comité mixte qui se pencherait sur l’utilisation des indicateurs liés à la recherche et pourrait recommander l’insertion de clauses spécifiques dans la convention collective. Bien que le comité ait produit un rapport critique à l’égard de l’utilisation des indicateurs liés à la recherche, les représentants de l’administration ont rejeté le libellé proposé par l’association.


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