S’il est vrai que l’examen par les pairs, plutôt que les indicateurs quantitatifs, doive continuer d’éclairer les décisions dans le milieu universitaire, y compris celles liées au recrutement, à la permanence et aux promotions, de plus en plus d’éléments tendent à montrer que les partis pris dans le cadre du processus d’examen par les pairs pourraient contribuer aux inégalités persistantes dans ce milieu. Par exemple, un certain nombre d’études ont révélé qu’en raison de préjugés sexistes dans les processus d’examen des demandes de subventions au Canada et à l’échelle mondiale, les femmes sont moins susceptibles de voir leurs demandes de financement approuvées⁵⁰. Étant donné l’importance du financement externe dans le parcours professionnel et le poids considérable qu’accordent bon nombre de processus d’évaluation aux demandes de financement approuvées, les partis pris intervenant dans l’examen des demandes de financement peuvent nuire à la pleine participation aux activités universitaires. Les organismes de financement externe ont commencé à revoir leurs processus d’examen et à émettre des lignes directrices visant à atténuer l’incidence des partis pris, et les associations devraient à la fois entreprendre un examen similaire de leurs processus d’évaluation et s’assurer que la discrimination n’est pas aggravée par des critères d’évaluation qui mettent trop l’accent sur la réussite à des concours externes compromis par des préjugés. Dans le contexte de la négociation collective, cela signifie faire en sorte que la convention prévoit un examen périodique de toutes les politiques et procédures d’évaluation, afin de s’assurer qu’elles ne contribuent pas à la discrimination systémique, et rejeter les propositions de l’administration qui exigeraient le succès à des concours de financement externe ou ne reconnaîtraient pas les activités d’érudition à caractère communautaire et les contributions non soumises à un examen par les pairs.