En novembre dernier, un « groupe d’experts » nommé par le gouvernement a conclu que l’éducation postsecondaire en Ontario subissait des pressions financières croissantes.
Le groupe d’experts a recommandé d’offrir une « aide provinciale directe aux collèges et universités, ce qui se traduirait par une hausse du financement par étudiante ou étudiant et du nombre d’étudiantes et étudiants ».
Intitulé Assurer la viabilité financière du secteur postsecondaire de l’Ontario, le rapport du groupe d’experts préconise une augmentation non renouvelable de 10 % du montant nominal des subventions de fonctionnement par étudiante ou étudiant, suivie d’une augmentation annuelle d’au moins 2 % pendant trois à cinq ans.
Selon le groupe d’experts, les coûts des salaires et des avantages sociaux du personnel enseignant ne sont pas à l’origine des pressions financières exercées sur les établissements postsecondaires. Dans les universités de l’Ontario, ces coûts sont parmi les plus bas au pays.
Le gouvernement Ford a imposé une réduction de 10 % des droits de scolarité des étudiantes et des étudiants nationaux en 2019 et a maintenu un gel des droits de scolarité.
Le groupe d’experts a exhorté la province à mettre fin au gel des droits de scolarité des étudiantes et des étudiants nationaux à partir de 2024-2025, et à imposer une augmentation non renouvelable de 5 % des droits de scolarité généraux et de 8 % des droits de scolarité des programmes professionnels des universités et des programmes à forte demande des collèges. Il a également recommandé de prévoir des augmentations ultérieures basées sur le coût de la vie.
Le groupe d’experts a mis en lumière les risques liés au fait de compter sur les revenus générés par les droits de scolarité élevés des étudiantes et des étudiants étrangers.
En 2020-2021, les étudiantes et étudiants étrangers ont généré 31 % du revenu total des collèges de l’Ontario et un peu moins de 20 % de celui des universités. Le groupe d’experts a fait remarquer que beaucoup d’universités et de collèges ne peuvent pas survivre financièrement sans les revenus générés par les étudiantes et étudiants étrangers.
Son rapport faisait opposition au projet du gouvernement Ford de passer d’un modèle de financement basé essentiellement sur les inscriptions à un modèle basé à 60 % sur le « rendement ».
Le groupe d’experts a recommandé de plafonner à 10 % l’enveloppe de financement basée sur le rendement pour 2023-2024 et de prévoir une augmentation annuelle de 5 % à concurrence de 25 % d’ici 2026-2027.