Dans une lettre ouverte publiée le mois dernier, plus de 60 universitaires australiens de renom, dont Brian Schmidt, astrophysicien lauréat d’un prix Nobel et vice-chancelier de l’Université nationale d’Australie, ont condamné la décision du ministre de l’Éducation par intérim Stuart Robert prise la veille de Noël d’annuler six subventions recommandées par le Conseil australien de la recherche (ARC), un organisme indépendant.
Le groupe d’éminents chercheurs a demandé que l’ARC puisse revenir à sa mission principale, c’est-à-dire financer la recherche fondamentale motivée par la curiosité sans ingérence politique. Le ministre a rejeté six projets de sciences humaines sur des sujets liés à la littérature anglaise, à la Chine, à la lutte contre le changement climatique et à la religion dans les romans au motif qu’ils ne démontraient pas une utilisation optimale de l’argent des contribuables et ne contribuaient pas à l’intérêt national.
Une pétition portant plus de 1 700 signatures, dont celles d’auteurs respectés comme Alexis Wright, Amanda Lohrey, J.M Coetzee et Michelle de Kretser, demandait au ministre de rétablir les projets dont le financement a été aboli et de s’engager à légiférer sur l’indépendance totale de l’ARC face à l’ingérence et à la censure gouvernementales.
« Les actions du gouvernement révèlent qu’il est déterminé à abolir le financement de la culture littéraire australienne en passant outre à l’autonomie académique et en déterminant le type de connaissances qui peuvent et ne peuvent pas faire l’objet de projets de recherche. La situation est particulièrement ironique étant donné sa récente campagne pour défendre la liberté d’expression sur les campus australiens. »