Les données de l’enquête de 2021 sur la gouvernance collégiale récemment publiées par l’American Association of University Professors (AAUP) donnent une « image mitigée » du rôle joué par le personnel académique dans la gouvernance universitaire aux États-Unis, deux décennies après la publication des résultats de la dernière enquête nationale.

Les résultats indiquent que le personnel académique a peu d’occasions de participer à la prise de décisions concernant plusieurs domaines au niveau institutionnel, dont « les budgets, les bâtiments et l’attribution de postes de professeurs ». Les deux tiers (63 %) des répondants indiquent que le personnel académique ne participe pas de façon significative aux décisions concernant les budgets. En revanche, l’influence du personnel académique s’est accrue dans la prise de décisions « locales », concernant les programmes d’études et le personnel. Dans la plupart des établissements (soit 76 %), le pouvoir du personnel académique sur la prise de décision concernant la création de nouveaux programmes n’a jamais été aussi élevé.

En comparant le pouvoir décisionnel du personnel académique dans les établissements syndiqués et non syndiqués, les résultats de l’enquête montrent que « le personnel académique des établissements qui participent à des négociations collectives jouit d’un plus grand pouvoir dans les domaines liés aux politiques salariales, à la charge d’enseignement et au choix des chaires ».

Avec l’érosion du rôle du personnel académique dans la gouvernance de certains établissements en raison de la pandémie de COVID-19, une question centrale pour les prochaines enquêtes sur la gouvernance collégiale, selon l’AAUP, sera de savoir « si la pandémie a eu un effet durable qui a entraîné une détérioration supplémentaire du pouvoir du personnel académique, en particulier dans la prise de décision institutionnelle, par opposition à la prise de décision au sein des départements ».