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L’éducation postsecondaire en français en contexte minoritaire et éloigné au Canada

En ces temps de crises dans les établissements universitaires francophones, de dette et de déficit astronomiques qui exacerbent les inégalités, le temps est-il venu pour le gouvernement fédéral de jouer un rôle central dans le financement adéquat de l’éducation postsecondaire en français en milieux minoritaires et éloignés?

C’est l’une des questions que se sont posés des panélistes de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) et l’Association de promotion et défense de la recherche en français (Acfas), dans le cadre d’un webinaire qui s’est tenu le 9 juin 2021, en marge du Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes.

Animé par François-Olivier Dorais, professeur d’histoire à l’Université du Québec à Chicoutimi, ce webinaire a réuni pendant presque deux heures des dizaines de participants et des panélistes, qui ont brossé le portrait de l’éducation postsecondaire en français en milieux minoritaires et éloignés au Canada.

Pour Jean Bernatchez, professeur en Sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski, les différentes crises que nous vivons actuellement sont propices à une réflexion en profondeur et à la mise en œuvre de stratégies originales et ambitieuses, qui s’appuient sur le développement en réseau des programmes de formation et qui sont marquées par une approche transdisciplinaire.

Selon Karl Bélanger, conseiller politique à l’ACPPU, ce qui est inquiétant et pourrait faire tache d’huile à travers le pays, c’est « la décision de l’Université Laurentienne, qui a été une première au Canada, d’utiliser la loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies ». Le choix de l’Université Laurentienne d’utiliser cette loi qui est plutôt conçu pour les corporations étant discutable, « ce qui passe plus sous silence, c’est le choix politique du gouvernement fédéral et de l’Ontario de ne pas intervenir avant que l’Université Laurentienne déclare son insolvabilité ».

Mme Sophie Montreuil, directrice-générale de l’Acfas, a quant à elle, estimé qu’il est en outre « impératif qu’il se fasse de la recherche en français, afin que les chercheurs et les chercheuses développent en tant que collectivité une expertise francophone, un vocabulaire précis, riche et essentiel, pour parler de leurs recherches dans les médias et dans les classes des différents niveaux d’études ». Elle a ajouté que l’Afcas a récemment publié un rapport qui dévoile plusieurs recommandations pour l’avenir de la recherche en contexte minoritaire au Canada.