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Le mot de la présidente / Faire pencher la balance

Le mot de la présidente / Faire pencher la balance

President Brenda Austin Smith

par Brenda Austin-Smith

La férocité des attaques des employeurs contre nos conditions de travail dans le secteur de l’enseignement postsecondaire a été encouragée par des mesures tout aussi vicieuses prises contre le système lui-même par les gouvernements provinciaux. Pour ceux d’entre nous qui suivent l’actualité financière, la suppression de millions de dollars des budgets des universités et des collèges de l’Alberta vient à l’esprit.

Moins visibles pour le public, mais s’affichant clairement auprès des étudiants et de leur famille, les frais de scolarité ont augmenté dans cette même province. À moins que vous ne soyez un étudiant de premier cycle (ou une personne s’occupant d’un tel étudiant), l’expression « droits différentiels » ne vous dit peut-être pas grand-chose. Mais si vous observez les augmentations soudaines du coût des cours dans les établissements de l’Alberta, de la Saskatchewan, de l’Ontario et peut-être bientôt du Manitoba, la réalité d’une hausse considérable des frais selon le programme que vous étudiez cause tout un choc. Et imaginez l’anxiété des étudiants étrangers, qui doivent payer le double, et parfois plus que le double, de ces frais de scolarité pour obtenir une éducation ici.

N’est-il pas étrange que les coupes les plus importantes dans le financement de l’enseignement postsecondaire proviennent des gouvernements provinciaux, lesquels s’immiscent également dans le fonctionnement de nos établissements d’une manière des plus flagrantes? J’aurais pensé qu’en devenant les fantômes de notre secteur en tant que bailleurs de fonds, les gouvernements exigeraient moins de contrôle sur nous, pas plus. Les gouvernements provinciaux semblent délibérément décourager les inscriptions aux cours et aux programmes qu’ils n’aiment pas. Et n’est-il pas encore plus étrange que nos administrations restent largement silencieuses alors que les compressions se poursuivent et que l’ingérence devient plus affirmée? On se demande bien ce qu’il faut faire pour que les administrations s’expriment au nom des établissements qu’elles sont censées représenter, défendre et diriger.

Si je le mentionne, c’est qu’il existe un lien direct entre l’intrusion des gouvernements provinciaux dans ce qui devrait être des établissements indépendants, l’incapacité des administrateurs de protéger l’autonomie de ces établissements, et les six grèves que les associations de l’ACPPU ont menées au cours des derniers mois. Dans chaque série de négociations et de moyens de pression, il était clair que les membres étaient la cible d’adversaires internes et externes, chacun étant déterminé à exercer divers degrés de contrôle sur le salaire, les avantages sociaux et la liberté académique des membres, ainsi que sur le pouvoir de l’université ou du collège lui-même de définir sa propre voie académique, guidée par l’expertise académique plutôt que par l’hostilité à la recherche et à l’enseignement motivés par la curiosité pour le bien public. Dans la tradition des films d’horreur, les appels venaient à la fois de l’intérieur et de l’extérieur de la maison.

Les membres de l’ACPPU ont raccroché et sont partis.

La politique et l’action politique sont des réponses efficaces à ces attaques. La politique exprime nos principes, les valeurs et les croyances qui guident nos actions en tant que membres d’une fédération nationale de personnel académique. La politique exprime notre engagement envers le service public, la justice au travail et les droits sociaux étendus que nous défendons dans le cadre du mouvement syndical élargi. L’action politique est une politique animée : ce sont les membres qui prennent la parole dans les sénats et les conseils généraux des facultés et qui lèvent la main lors des réunions du conseil des gouverneurs pour s’assurer que nos préoccupations sont soulevées, débattues et entendues. La mobilisation des membres syndiqués autour des enjeux de négociation constitue une action politique, et nous sommes plus puissants lorsque nous joignons nos enjeux à ceux des autres membres du secteur public pour le bien de nos communautés.

C’est dans ce contexte que le projet de loi C-260, déposé par Heather McPherson, députée d’Edmonton-Strathcona, mérite d’être souligné.

Les projets de loi d’initiative parlementaire, surtout ceux déposés par des députés de l’opposition, ne deviennent pas souvent des lois parce qu’ils ont besoin de l’appui du gouvernement pour se rendre jusqu’au débat à la Chambre des communes. Mais c’est la première fois que notre appel en faveur d’un cadre de financement dédié à l’enseignement postsecondaire est entendu et se traduit en une action politique. Un cadre qui protège la partie du Transfert canadien en matière de programmes sociaux qui est censée servir à l’enseignement postsecondaire contre une réorientation imposée par les gouvernements provinciaux contribuerait grandement à renverser les préjudices causés à notre secteur. Un tel cadre rendrait les administrateurs responsables du travail précaire qu’ils génèrent, en utilisant les compressions budgétaires comme excuse. Un tel cadre pourrait empêcher un autre désastre d’insolvabilité comme celui de l’Université Laurentienne.

Les ententes récentes et potentielles entre le gouvernement fédéral et les provinces concernant les garderies, le logement, l’assurance-médicaments et les soins dentaires montrent qu’il est possible d’y parvenir. La balance pourrait être équilibrée une fois de plus.

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