Près de soixante universitaires des quatre coins du pays se sont réunis à Ottawa en février dans le cadre de la troisième Conférence des francophones de l’ACPPU. La rencontre avait pour thème l’austérité et comment ces mesures affectent les francophones dans les institutions d’enseignement et de recherche.

« Nous allons faire une cure de désintoxication collective », a annoncé la présidente du Comité des francophones de l’ACPPU, Blanca Navarro Pardiñas. Et c’est effectivement ce qui s’est arrivé, car les participants ont appris comment décortiquer les budgets des universités et collèges et l’importance de se fier aux états financiers pour juger de la santé financière de leur institution.

« Les associations académiques doivent se battre pour préserver les programmes d’enseignement en français et contre les pressions pour couper les programmes jugés non rentables », a fait valoir le professeur Paul Deguire du département de mathématiques et de statistique de l’Université de Moncton.

Les participants ont également entendu le témoignage touchant de la bibliothécaire Leila Saadaoui de l’Université Laurentienne, qui a vu les collections francophones rétrécir comme peau de chagrin à cause des mesures d’austérité. « Je veux offrir des services en français de qualité à nos étudiants, mais je n’en ai pas les moyens. On me demande souvent si telle ou telle ressource existe en français et je dois leur répondre que oui, mais que nous ne l’avons pas », a-t-elle raconté.

La conférence s’est terminée sur une note plutôt positive avec quelques suggestions pour contrer l’austérité. En plus de s’outiller pour bien comprendre le bilan financier de leur institution, les associations académiques et leurs équipes de négociation doivent mobiliser leurs membres en les informant et en les dotant d’outils pour contrer le discours d’austérité.