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Le mot de la présidente / Une rentrée pas comme les autres

Le mot de la présidente / Une rentrée pas comme les autres

Par Brenda Austin-Smith

Depuis longtemps, la rentrée automnale est le début naturel de l’année pour les collèges et les universités, le moment où les étudiants et le personnel académique reviennent sur le campus. Durant les années précédentes, c’était une période exaltante, celle où nos salles de cours se remplissent de nouveaux visages, celle où nous renouons avec nos collègues et avec les autres membres du personnel autour d’un café afin de partager des astuces pédagogiques et de participer aux réunions des divers comités. Mais ça, c’était avant. Et nous sommes maintenant.

Voici plusieurs semaines que les débats et les discussions sur la meilleure manière de gérer le retour (ou le non-retour) sur le campus et la reprise de l’enseignement sont au cœur des préoccupations des membres de l’ACPPU. L’idée qui est ressortie de tout cela, c’est la nécessité de tenir des consultations et de faire preuve de vigilance en essayant de définir tout simplement ce à quoi ressemblera la nouvelle année académique, que celle-ci inclue ou non un enseignement dans un campus physique. Durant les tout premiers jours du confinement, de nombreux sénats et conseils universitaires ont adopté des motions autorisant de petits groupes (essentiellement) composés d’administrateurs à passer outre les organes collégiaux afin de prendre des décisions rapides et urgentes. Cependant, à mesure que les semaines se sont écoulées, les associations de personnel académique ont remarqué la réticence de certains établissements à renoncer à ces pouvoirs extraordinaires — qui leur avaient été accordés à titre provisoire — et à revenir à des pratiques collégiales. La portée de ces prétendues décisions urgentes s’est aussi étendue bien au-delà de ce qui avait été envisagé par les sénats au début du printemps ou de ce qui était justifié par la pandémie elle-même.

Ainsi, des déclarations unilatérales indiquant que l’enseignement à distance remplacerait de manière permanente l’enseignement en personne dans les années à venir ou que cette année, l’enseignement se ferait de manière complètement synchrone ou asynchrone se trouvent en dehors des compétences du pouvoir administratif. Une pandémie ne justifie pas d’imposer un dictat sur le mode d’enseignement. Les administrations doivent communiquer avec les associations et respecter les conventions collectives et, bien sûr, la législation provinciale applicable, tandis que l’année académique avance en cette période de COVID-19. L’ACPPU œuvre depuis des mois afin d’aider les associations à négocier des lettres d’entente en vue de suspendre provisoirement les articles sur des questions de ce genre et de s’assurer que ces arrangements seront limités dans le temps et ne portent pas atteinte aux droits en milieu de travail et à la liberté académique des membres de l’ACPPU.

La pandémie ne signifie pas non plus que l’éventail de droits en milieu de travail qui sont consacrés dans nos conventions collectives s’est soudain évaporé ou que ces droits sont devenus aussi virtuels que nos bureaux et nos salles de cours l’étaient au printemps. Ainsi, nous sommes toujours propriétaires du contenu des cours que nous préparons, que ceux-ci soient enseignés à distance ou en personne. Le processus de grief reste en vigueur, indépendamment de ce que certains pourraient affirmer à propos de la suspension des droits décrits dans divers articles de nos conventions. Et s’il est un comité institutionnel qui est d’actualité, c’est le comité de santé et de sécurité de chaque établissement, qui est doté d’un véritable pouvoir en vertu de la législation provinciale d’agir en vue de protéger les travailleurs. Les membres doivent se sentir le droit de porter à l’attention de leur association les violations potentielles des dispositions des conventions et de faire valoir leur droit à un milieu de travail sécuritaire.

Ces droits durement acquis sont plus importants que jamais, étant donné la diversité des éléments à prendre en considération en vue d’un retour à l’enseignement, quelle que soit la forme de celui-ci. La santé et la sécurité du personnel académique et du corps étudiant sont primordiales. Les mesures d’adaptation, les ajustements et la fourniture d’équipements de protection individuelle adéquats par l’employeur sont essentiels. Tout aussi importante est la possibilité pour les associations de négocier sur l’enseignement en personne dans des domaines professionnels et créatifs — notamment l’art, la musique, la performance, la médecine et la physiothérapie — afin d’obtenir des conditions qui permettent d’apprendre et d’enseigner efficacement et en toute sécurité. Et s’il n’est pas possible de créer ces conditions, il faudra négocier des ajustements des missions d’enseignement sans pénaliser les membres.

Les besoins en matière de santé du personnel académique (et du corps étudiant) sont divers et variés. Les personnes souffrant d’affections sous-jacentes, qui sont immunosupprimées ou qui hésitent à venir en classe pour un cours en personne ont besoin d’être représentées avec empathie et efficacité. Les associations et le personnel de l’ACPPU seront là pour vous guider et vous conseiller sur la manière de traverser cette période complexe, en mettant au premier plan de ces discussions l’expertise académique et la sécurité de tous.

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