(Ottawa, le 10 août 2021). L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) estime que, dans le cadre d’un plan global visant à assurer un retour sécuritaire sur les campus, il faut envisager de rendre, raisonnablement et équitablement, la vaccination contre la Covid-19 obligatoire pour les étudiants des collèges et des universités.
« Les universités et les collèges sont des lieux de prédilection pour la propagation de la Covid-19 en raison, d’une part, de la multitude de personnes qui y étudient et y socialisent dans des espaces restreints et, d’autre part, de la présence sur les campus d’un pourcentage élevé de jeunes de 18 à 29 ans, qui accusent un retard au niveau de la vaccination », explique David Robinson, directeur général de l’ACPPU. « S’ils prévoient de reprendre l’enseignement en présentiel, les établissements ont l’obligation de prendre toutes les mesures raisonnables pour réduire les risques. »
M. Robinson affirme que les gouvernements provinciaux doivent donner plus de directives concernant l’obligation vaccinale pour tous les milieux à risque, mais qu’en l’absence de directives provinciales, les universités et les collèges doivent tout de même envisager d’inclure cette obligation à la série de mesures prises pour protéger la sécurité de tous sur les campus.
« Selon les meilleures données scientifiques dont nous disposons actuellement, les vaccins réduisent efficacement la transmission et la gravité de l’infection, il faut des taux de vaccination très élevés pour atteindre l’immunité collective et la vaccination généralisée est le meilleur moyen de gérer la menace communautaire croissante posée par le variant Delta du virus. »
M. Robinson relève que les politiques qui rendent la vaccination obligatoire soulèvent plusieurs questions juridiques, que l’on peut, cependant, traiter si les politiques particulières respectent les droits de la personne ainsi que les lois sur la protection des renseignements personnels, et sont équitables, raisonnablement appliquées et conformes aux conventions collectives négociées avec les syndicats étudiants et les associations d’employés.
« Dans le cas des établissements qui rouvrent leurs portes en septembre, une politique de vaccination obligatoire peut se justifier sur le campus si des mesures d’adaptation liées aux droits de la personne sont prises, si les personnes non vaccinées portent un masque, respectent la distanciation physique ou travaillent ou étudient chez elles et si tous les aspects juridiques relatifs à la protection des renseignements personnels sont entièrement respectés. »
M. Robinson estime également que les politiques de vaccination ne doivent pas remplacer d’autres mesures nécessaires pour réduire le risque de transmission, dont le port du masque, la distanciation physique, les tests et la mise à niveau des systèmes de ventilation. Les comités mixtes de santé et de sécurité, les associations de personnel académique et les syndicats étudiants doivent prendre part à la prise de toutes les décisions relatives à la réouverture des campus, dont celles liées à l’élaboration d’une politique de vaccination.
Selon les renseignements compilés par l’ACPPU, plus de 40 % des universités et des collèges du pays prévoient de reprendre l’enseignement en classe le mois prochain. Environ 21 % de ces établissements exigent que les étudiants qui vivent en résidence aient reçu au moins une dose de vaccin. À ce jour, le Collège Seneca et l’Université d’Ottawa sont les seuls établissements à exiger que l’ensemble de leurs étudiants et de leur personnel soient vaccinés. L’Université de Waterloo demande à ses étudiants d’auto-déclarer leur statut vaccinal.
L’ACPPU est le porte-parole national de 72 000 professeurs, bibliothécaires, chercheurs et autres professionnels et membres du personnel académique répartis dans 125 universités et collèges de tout le pays.