(Ottawa – Le 19 avril 2021) Le budget fédéral rendu public aujourd’hui prévoit des investissements historiques dans les services de garde et les soins de longue durée, prolonge le soutien d’urgence offert aux étudiants et offre un coup de pouce apprécié à l’éducation postsecondaire dans la langue de la minorité, mais laisse filer une belle occasion de résoudre des enjeux fondamentaux du secteur de l’éducation postsecondaire, selon l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), qui représente des membres du personnel académique d’universités et de collèges de l’ensemble du pays.
« Le plus important investissement du Budget 2021 dans l’éducation postsecondaire touche la prolongation des mesures d’urgence offertes aux étudiants. Or, malgré sa reconnaissance des difficultés financières auxquelles se heurte la population étudiante, cet investissement ne résout en rien les questions relatives à l’accès à l’éducation postsecondaire et à son abordabilité », explique le directeur général de l’ACPPU, David Robinson. « Le gouvernement fédéral doit exercer son leadership en collaborant avec les provinces et les territoires pour assurer l’accès de tout un chacun à une éducation postsecondaire de grande qualité. »
Le Budget 2021 double pendant deux ans additionnels les bourses d’études canadiennes. Or, même en passant de 3 000 $ à 6 000 $, ces bourses demeurent en deçà de la moyenne des droits de scolarité. Le budget prévoit aussi une augmentation de 121 millions de dollars du soutien à l’éducation postsecondaire dans la langue de la minorité, une mesure qu’avait demandée l’ACPPU en raison des préoccupations financières des établissements postsecondaires bilingues et de langue française. Enfin, il compte un éventail d’investissements ciblés dans la recherche, y compris un financement de 250 millions de dollars sur quatre ans pour les conseils fédéraux de subvention à la recherche, en vue de la création d’un nouveau fonds en recherche biomédicale pour les trois conseils.
« Ces mesures offrent une assistance indispensable aux étudiants, ainsi qu’un soutien bien apprécié en vue du renforcement de l’éducation postsecondaire dans la langue de la minorité. Mais elles n’apportent aucun remède au sous-financement chronique à long terme du système, qui a forcé les universités et les collèges à recourir à des bailleurs de fonds privés, à embaucher des enseignants et d’autres employés en situation de précarité, et à fixer des droits de scolarité abusifs pour les étudiants internationaux. Il n’était pas nécessaire d’en arriver là », fait remarquer David Robinson.
Dans son Mémoire pour les consultations prébudgétaires de Finances Canada de 2021, l’ACPPU réclamait :
- une stratégie nationale d’ÉPS qui est élaborée en collaboration avec les provinces et territoires, et comprend un financement direct du gouvernement fédéral d’un minimum de trois milliards de dollars;
- un soutien accru aux établissements d’enseignement postsecondaire bilingues et de langue française, afin d’assurer la prestation de programmes;
- l’accélération de la recherche par des investissements plus significatifs dans les programmes de financement des « trois organismes subventionnaires » et les bourses aux étudiants de deuxième ou troisième cycle;
- l’amélioration de l’aide financière aux étudiants en tendant vers un modèle de prêt-bourse en parts égales et en augmentant le financement de l’éducation postsecondaire autochtone d’au moins 650 millions de dollars par an.
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Renseignements aux médias : Rachel Vincent, agente des communications de l’ACPPU, 613 222-3530; vincent@caut.ca