L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) s’apprête à déclencher une enquête pour établir les circonstances qui ont mené à la démission du professeur Andrew Potter de son poste de directeur de l’Institut d’études canadiennes de l’Université McGill.
Dans une lettre envoyée aujourd’hui aux dirigeants de l’institution, l’ACPPU souligne que de récents commentaires publics de la rectrice Suzanne Fortier ont soulevé de nouvelles inquiétudes sur les raisons et les circonstances entourant la démission du professeur Potter et ajoute que l’université a l’obligation de protéger la liberté académique de son personnel.
« La rectrice Fortier a dit qu’il ne s’agissait pas d’un cas de liberté académique, parce que le professeur Potter occupait une fonction administrative à l’université, souligne le directeur général de l’ACPPU, David Robinson. Cette affirmation va à l’encontre du principe et de la pratique établis, soit que les universitaires occupant une fonction administrative sont également membre du personnel académique et jouissent, eux aussi, de la protection pleine et entière de leur liberté académique. »
Dans sa lettre, l’ACPPU demande à l’administration de McGill de lui fournir de plus amples détails sur le rôle qu’elle a joué à la suite de la controverse provoquée par la publication d’une chronique d’opinion pour le magazine Maclean’s dans laquelle il soutenait que le cafouillis entourant la gestion de la récente tempête de neige à Montréal était le reflet d’une « société pathologiquement aliénée et peu solidaire ».
« La défense de la liberté académique est une des missions essentielles de l’université dans une société démocratique, écrit M. Robinson. Si l’Université a bel et bien cédé aux pressions externes et a fortement incité ou forcé le professeur Potter à démissionner, cela représenterait un des cas les plus graves d’entrave à la liberté académique des dernières décennies. »
David Robinson ajoute que, sous réserve de toute autre information qui lui sera fournie par la direction de l’Université, l’ACPPU mettra sur pied un comité d’enquête pour déterminer s’il y a eu atteinte à la liberté académique du professeur Potter.
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