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Le coin du directeur général / La titularisation : un combat qui vaut la peine d’être mené

Le coin du directeur général / La titularisation : un combat qui vaut la peine d’être mené

Par David Robinson

La titularisation est sans doute le principe le plus mal compris et le plus malmené de la vie universitaire.

Pour beaucoup, il s’agit d’une nomination à vie, qui garantit que les professeures et professeurs ne pourront jamais être licenciés, quoi qu’il arrive. Pour d’autres, il s’agit d’un système élitiste qui consacre les privilèges et la hiérarchie.

Face à ces deux affirmations, je souhaite démontrer que la titularisation ne doit être considérée ni comme un avantage ni comme un privilège, mais plutôt comme une composante nécessaire du travail universitaire.

Dans sa forme la plus simple, la titularisation est le droit à un emploi continu accordé au personnel académique à l’issue d’une période probatoire longue et rigoureuse. Il ne s’agit pas d’une immunité générale contre le licenciement. Cela signifie plutôt que le personnel académique titularisé ne peut être licencié que pour un motif valable ou pour des raisons de nécessité financière.

La titularisation n’est pas un droit irrévocable, mais elle exige de l’administration qu’elle assume la charge juridique de prouver un motif valable lorsqu’elle cherche à licencier un membre du personnel académique. Les motifs valables comprennent notamment le manquement aux devoirs, l’incompétence professionnelle, la malhonnêteté académique,le harcèlement et la discrimination.

Le nombre croissant de membres du personnel académique contractuel employés dans les universités et les collèges a conduit d’autres détracteurs de la titularisation à affirmer qu’elle perpétue les inégalités en privilégiant les professeures et professeurs chevronnés qui sont, de manière disproportionnée, des hommes et des Blancs. Il est certes vrai que nos établissements ne sont pas aussi diversifiés qu’ils devraient l’être, mais je pense que c’est une erreur d’attribuer cette situation au système de titularisation.

Ce qu’il faut, ce n’est pas supprimer la titularisation, mais multiplier les possibilités menant à la titularisation pour des cohortes de plus en plus diversifiées de jeunes universitaires, et établir des critères de titularisation qui reconnaissent et valorisent mieux les travaux d’érudition et les activités de service de ceux et celles qui appartiennent à des groupes en quête d’équité.

Il est important de noter que la titularisation est la protection procédurale de la liberté académique. Elle garantit que les universitaires ne sont ni limités ni censurés par l’administration, par leurs collègues ou par des organismes ou individus extérieurs dans leurs activités d’enseignement, de recherche, d’érudition, de publication, de participation aux affaires de l’université et dans l’exercice de l’ensemble de leurs droits de citoyens. La titularisation garantit que les universitaires peuvent exercer leur liberté académique sanscraindre d’être licenciés.

Ce n’est pas une coïncidence si, aux États-Unis, les gouvernements des États qui cherchent à limiter l’enseignement de la théorie critique de la race et à affaiblir les initiatives en faveur de l’équité s’attaquent également à la titularisation. Les assemblées législatives républicaines de la Géorgie, de la Floride, du Texas et du Dakota du Nord ont toutes jeté leur dévolu sur la titularisation dans le cadre de leurs attaques partisanes contre ce que l’on appelle la culture « woke » sur les campus.

La titularisation n’est pas la garantie d’un emploi à vie ni une récompense spéciale pour les privilégiés. C’est une caractéristique essentielle de l’enseignement supérieur qui permet l’exercice de la liberté académique pour le bien public. C’est donc un principe qui mérite bien d’être défendu.

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