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Déclaration de l’ACPPU sur les mesures prises par les forces policières contre des manifestants pacifiques sur les campus

(Ottawa, 10 mai 2024) L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) défend le droit à la liberté d’expression et de réunion sur les campus des universités et des collèges et condamne les établissements qui ont demandé ou menacent de demander aux forces policières d’expulser par la force et d’arrêter des manifestantes et manifestants pacifiques.

Les universités et les collèges doivent être des lieux qui favorisent le débat, le dialogue et la libre expression. L’expulsion par la force et l’arrestation musclée d’étudiantes et d’étudiants manifestants pacifiques qui ne posent aucune menace démontrable pour la sécurité du campus sont contraires à la mission des établissements d’éducation postsecondaire et aux droits démocratiques exprimés dans la Charte des droits et libertés.

La politique de l’ACPPU souligne que les forces policières et les services de sécurité des campus ne doivent jamais être utilisés pour restreindre la liberté d’enseignement, la liberté d’expression ou les rassemblements pacifiques. Les forces policières ne devraient être autorisées à intervenir sur le campus qu’en cas de menace claire et imminente de violence, de violation du droit pénal par un rassemblement ou de violation grave des droits d’autrui. Le simple fait d’affirmer que les rassemblements pacifiques constituent une « intrusion » sur la propriété d’une université ou d’un collège ne suffit pas à justifier l’abrogation de droits démocratiques fondamentaux.

Les dirigeants des universités et des collèges ont l’obligation positive de défendre les libertés d’expression et l’autonomie de leurs institutions. Ils manquent à cette obligation lorsqu’ils capitulent devant la pression politique et celle des donateurs pour faire taire le débat.

Les institutions universitaires doivent être des lieux qui encouragent le dialogue dans la recherche de la compréhension et de la connaissance. Rien ne justifie la répression policière des rassemblements pacifiques sur les campus.