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L'ACPPU demande la démission d’une ministre de la Colombie-Britannique pour ingérence politique

(Ottawa – 1er février 2024) L'Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU) se joint à la Federation of Post-Secondary Educators of British Columbia (FPSE-BC) pour demander à la ministre de l'Éducation postsecondaire et des Compétences futures de la Colombie-Britannique de démissionner à la suite des révélations selon lesquelles elle s'est ingérée dans une affaire de personnel interne au Collège Langara. 

Le 25 janvier, la ministre Selina Robinson a utilisé son compte X, anciennement connu sous le nom de Twitter, pour demander le congédiement de Natalie Knight, bien qu'une enquête ait innocenté la professeure de tout acte répréhensible. 

« Je suis déçue que cette enseignante [Mme Natalie Knight] continue de disposer d'une plateforme publique postsecondaire pour cracher de la haine et du vitriol, a écrit la ministre. J'ai rencontré les responsables du @langaracollege pour leur faire part de mes inquiétudes concernant la communauté du Collège Langara et le reste de la collectivité. Ils sont d'accord pour dire que tout le monde mérite de se sentir en sécurité. » 

Mme Knight a été renvoyée du collège dans les 24 heures qui ont suivi la publication du message de la ministre. 

« L'ingérence politique dans les affaires internes des universités et des collèges ne doit jamais être tolérée, car elle porte atteinte à leur indépendance et à la liberté académique du personnel académique, nécessaire pour préserver, partager et faire progresser le savoir, a écrit David Robinson, directeur général de l'ACPPU, dans une lettre adressée au premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby. En intervenant publiquement et directement auprès de l'administration du Collège au sujet des opinions exprimées par Mme Knight, la ministre a violé ces principes fondamentaux. » 

Le Collège Langara a mené une enquête interne sur les propos tenus par Natalie Knight lors d'une manifestation, le 28 octobre 2023, au sujet du conflit entre Israël et Gaza. L'enquête a conclu que les commentaires de Mme Knight n'ont pas violé la loi ou les politiques du collège. 

« L'idée qu'une ministre puisse intervenir directement auprès d'un collège et demander le congédiement d'un membre permanent du personnel enseignant est tout à fait inappropriée et sans précédent. Nous aiderons l'association du personnel académique du Collège Langara à déposer un grief contre ce congédiement injustifié », a déclaré Michael Conlon, directeur général de la FPSE-BC. 

« La ministre est libre, comme tout citoyen, de ne pas être d'accord avec les opinions politiques de Mme  Knight, a déclaré M. Robinson de l'ACPPU. Toutefois, la ministre n'a pas le droit de censurer ces opinions ou de s'immiscer dans les affaires internes d'un collège. » 

L'ACPPU est le porte-parole national de 72 000 membres du personnel académique et général de plus de 125 universités et collèges du Canada. 

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