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Points saillants de la 94e assemblée du Conseil de l'ACPPU

Points saillants de la 94e assemblée du Conseil de l'ACPPU

Du 20 au 22 avril, les délégués au Conseil d’administration de l’ACPPU se sont réunis à Ottawa pour discuter de priorités, élire la direction et célébrer les réalisations collectives des membres. 

  • Le président de l’ACPPU réaffirme l’engagement à l’égard de la lutte pour la modification de la LACC 
  • L’ACPPU élit le Comité de direction 
  • Les anciens membres du personnel de l’APPUL organisent une activité de financement pour les collègues en difficulté financière 
  • Préoccupations relatives au SCRS sur les campus 
  • L’ACPPU défend la liberté académique dans les classes et sur les campus
  • Solidarité avec l’AFPC 
  • L’Association des professeures et professeurs de droit de McGill adhère à l’ACPPU 
  • Leçons apprises aux piquets de grève 
  • Des lois ciblent la permanence et la liberté académique aux États-Unis 
  • Perspectives sur la liberté académique au Québec 
  • Hommage à nos militantes et militants 

Le président de l’ACPPU réaffirme son engagement à l’égard de la modification de la LACC 

Dans son allocution d’ouverture, le président de l’ACPPU, Peter McInnis, a souligné que le gouvernement libéral n’avait pas encore rempli sa promesse d’amender la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) pour en exclure les établissements publics. Il a informé les délégués au Conseil que le gouvernement annoncera une rapide consultation sur la question et que l’ACPPU profitera de l’occasion pour intensifier sa campagne visant à éviter une autre crise comme celle qu’a traversée l’Université Laurentienne. 

M. McInnis s’est dit indigné par les attaques lancées contre la permanence, la liberté académique et l’équité aux États-Unis et a averti qu’il fallait éviter la complaisance au Canada. Selon lui, les associations de personnel académique devront faire preuve de force et d’énergie pour affronter cette dure réalité et il a insisté sur l’importance de l’action collective pour arriver à des résultats. 

Il a souligné que le personnel académique au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande a amorcé un mouvement de grève sans précédent afin de lutter pour des salaires équitables, de bonnes conditions de travail et l’équité, entre autres. M. McInnis a aussi réaffirmé l’engagement de l’ACPPU à soutenir les syndicats qui veulent protéger la liberté académique sur la scène internationale. 

« Le Canada s’est doté de certaines des meilleures protections au monde pour garantir la liberté académique, a-t-il affirmé. Mais cette liberté doit aussi être assurée aux collègues internationaux. » 


L’ACPPU élit son Comité de direction  

Absent: Larry Savage (Brock University Faculty Association), Président du Comité de la négociation collective et de l'organisation.

Les délégués au 94e Conseil de l’ACPPU ont réélu tous les membres du Comité de direction de 2023-2024, à l’exception de la présidence du Comité de la liberté académique et de la permanence de l’emploi, dont le mandat se terminait. 

Michael Arfken a été élu président du Comité. Il est président et agent des griefs en chef de l’Association des professeures et professeurs de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (University of Prince Edward Island Faculty Association ou UPEIFA). 

Les noms des membres du Comité de direction de l’ACPPU pour 2023-2024 seront affichés sur le site Web de l’ACPPU sous peu. 


Les anciens membres du personnel de l’APPUL organisent une activité de financement pour venir en aide aux collègues en difficulté financière 

Les anciens membres du personnel académique de l’Université Laurentienne qui ont perdu leur emploi ou qui ont dû prendre leur retraite à cause de l’insolvabilité de l’établissement ont organisé une activité de financement pour leurs collègues qui vivent des difficultés financières. Le Fonds de secours du 12 avril pour les professeures et professeurs congédiés demande des dons afin de les aider à subvenir à leurs besoins fondamentaux. Les dons peuvent être faits par carte de crédit en ligne ou par chèque à l’ordre de l’ACPPU, aux soins du Fonds de secours du 12 avril, à l’adresse postale du bureau de l’ACPPU.


Préoccupation au sujet de la présence du SCRS sur les campus  

Le directeur général de l’ACPPU, David Robinson, a informé les délégués que le gouvernement exige maintenant des évaluations de risque pour les collaborations en recherches menées avec des entreprises étrangères. Selon M. Robinson, cette politique est particulièrement préoccupante pour les universitaires qui ont des partenariats de recherche avec des établissements ou des universitaires chinois ou de descendance chinoise. 

M. Robinson a ajouté que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a commencé à communiquer avec les établissements et le personnel académique. Il a averti les membres de ne pas parler au SCRS avant d’avoir consulté leur association du personnel académique et l’ACPPU pour obtenir des conseils juridiques.


L'ACPPU défend la liberté académique dans les salles de classe et sur les campus

Le directeur général de l’ACPPU David Robinson a discuté des cas de plusieurs membres du personnel académique ayant fait l’objet de mesures disciplinaires pour des commentaires ou des comportements jugés offensants, en particulier dans les cours portant sur le racisme et l’autochtonisation. 

Les efforts en faveur de l’équité et de la libre expression ne s’excluent pas mutuellement, a-t-il souligné, en se disant inquiet que le débat soit de plus en plus présenté comme une compétition à somme nulle entre ces deux valeurs. M. Robinson a insisté sur le fait que la liberté académique n’est pas une défense contre le harcèlement et la discrimination tels que définis dans la loi, mais il croit qu’il faut résister à la tentation de censurer les personnes qui sont tout simplement désagréables ou offensantes. 


Solidarité avec l’AFPC 

Daniel O’Donnell, de l’Association des professeures et professeurs de l’Université de Lethbridge, a présenté une motion d’urgence demandant au Conseil de l’ACPPU d’appuyer la grève de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC). L’ACPPU a voté à l’unanimité en faveur de la motion. 

Vendredi, de nombreux délégués se sont joints aux piquets de grève à la Colline du Parlement pendant une pause du Conseil pour afficher leur solidarité avec les travailleuses et travailleurs de la fonction publique. Voir la déclaration d’appui de l’ACPPU. 


L’Association des professeures et professeurs de droit de McGill devient membre de l’ACPPU 

Le Conseil de l’ACPPU a approuvé à l’unanimité la demande d’adhésion de l’Association des professeures et professeurs de droit de McGill. 


Leçons apprises aux piquets de grève  

À une table ronde, les dirigeantes et dirigeants de quatre associations de personnel académique ont parlé des leçons apprises pendant les grèves menées à leurs établissements, en particulier l’importance de la solidarité de la collectivité et d’autres syndicats en tant qu’ingrédient de base de la motivation de leurs membres et de leur détermination à mener la grève à bien. Le groupe a insisté sur le fait que les syndicats doivent avoir des communications claires et fréquentes sur leurs exigences. 

Michael Arfken, président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard (University of Prince Edward Island Faculty Association ou UPEIFA), a affirmé que la clé du succès était la capacité à garder les membres motivés tout en orientant le processus de négociation vers un règlement. La stratégie de l’administration de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, selon lui, était de forcer le recours à un arbitrage de différend. 

Ashrafee Hossain, président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Memorial de Terre-Neuve (Memorial University of Newfoundland Faculty Association ou MUNFA), a déclaré que leur « meilleure arme » était leur stratégie de communication et de relations avec les médias. La MUNFA a élaboré des messages clés à l’avance pour convaincre les étudiantes et étudiants de les appuyer et maintenir la gouvernance collégiale au cœur des discussions. 

Chantale Jeanrie, vice-présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval, a souligné que son syndicat avait consulté les membres à l’avance et était déjà prêt à négocier lorsque la convention collective est arrivée à échéance. Les exigences du syndicat reposaient sur quatre grands volets, dont la gouvernance collégiale et la précarité. 

Adango Miadonye, président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université de Cape Breton (Cape Breton University Faculty Association ou CBUFA), a décrit la détermination de son syndicat à poursuivre la grève aussi longtemps qu’il le faudrait face aux tactiques dilatoires de l’administration, qui tentait d’acculer l’Association à la « faillite ». Parce que de nombreux professeurs et professeures travaillent à partir de l’étranger, le syndicat souhaite faciliter la tâche à cette main-d’œuvre en ligne grâce au piquetage virtuel. 


Des lois ciblent la permanence et la liberté académique aux États-Unis  

Dans son allocution au Conseil, Samuel Dunietz, de la National Education Association, a décrit la riposte des syndicats américains aux menaces politiques qui pèsent sur la liberté académique aux États-Unis. Pour lui, la Floride et le Texas sont des terreaux fertiles pour des lois antisyndicales rédigées à la hâte afin de tenter de sabrer la permanence, d’éliminer les organismes et les projets favorisant l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) et de mettre en péril la liberté académique dans les universités publiques. Il a ajouté que ces lois sont conçues pour affaiblir les droits des professeures et professeurs et créer un système parallèle où les administrations possèdent tout le pouvoir décisionnel. 

M. Dunietz a expliqué que le projet de loi sénatorial 18 au Texas interdit la permanence pour les nouveaux professeurs et professeurs. Il a ajouté que le projet de loi sénatorial 16, approuvé par les législateurs, avait pour but d’empêcher les universitaires d’obliger les étudiantes et étudiants à adopter certaines croyances. M. Dunietz a aussi mentionné le projet de loi 99 présenté à la Chambre de Floride visant à annuler les cours et les programmes portant sur la théorie critique de la race (critical race theory ou CRT) et la théorie du genre. La loi cible aussi le financement des programmes d’EDI. 

Selon M. Dunietz, les syndicats universitaires américains ont répondu avec force aux nombreuses attaques dirigées contre la profession en intensifiant leurs efforts de mobilisation interne et l’infrastructure au niveau des États et sur la scène nationale. Il a ajouté que la solidarité est plus importante que jamais. La capacité du personnel académique et de l’éducation supérieure d’innover et de travailler librement est nécessaire à une société libre, a-t-il conclu. 


Perspectives sur la liberté académique au Québec

Dyala Hamza, deuxième vice-présidente du Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM), a parlé de la polarisation du débat sur la liberté académique au Québec, dans un contexte où le gouvernement ne reconnaît pas le racisme systémique. Elle a souligné que le refus de reconnaître le racisme systémique compromet les efforts de promotion des principes d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) et la défense de la liberté académique. Cette situation empêche également les chercheures et chercheurs de s’attaquer efficacement au racisme systémique, selon elle. 

« Nous devons identifier le racisme et la discrimination sous toutes leurs formes et nous y attaquer. Nous ne devons plus permettre que la liberté académique soit perçue comme un privilège. C’est un droit, tout comme la liberté d’expression et la liberté de la presse. » 


Hommage à nos militantes et militants 

Le groupe Censure UofT (Blâme de l’U de T) a reçu le prix Milner Memorial de l’ACPPU en reconnaissance des efforts qu’il a déployés pour défendre la liberté académique. Ce groupe a été formé dans la foulée de la controverse sur l’ingérence d’un donateur dans l’embauchage du directeur du programme international des droits de la personne de l’Université de Toronto. Le groupe s’est organisé autour du blâme par l’ACPPU de l’administration de l’université et s’est attiré l’attention et la solidarité d’universitaires de tout le pays et d’ailleurs dans le monde. 

Les membres du groupe Censure UofT sont Melanie Newton, Joe Carens, Mohammad Maile, Ariel Katz, Anver Emon, Alissa Trotz, Deb Cowen, Audrey Macklin, Ruth Marshall, Abigail Bakan, Melissa Williams, David Schneiderman, Denise Reaume, Judith Taylor, Jeffrey MacIntosh, Samer Muscati, Vincent Wong, Emily Albert, Trudo Lemmens, Rupaleem Bhuyan et Malavika Kasturi.

Kathleen Nichol, de l’Université Brandon, et Chantal M. Dion, de l’Université Carleton, ont reçu le prix Sarah-Shorten pour leurs réalisations en faveur de l’avancement de l’équité des femmes : Kathleen Nichol pour son travail en équité de genre à l’Université Brandon et Chantal M. Dion pour son travail sur l’avancement des femmes à l’Université Carleton. 

Le Conseil a voté à l’unanimité en faveur de la remise du prix pour l’équité à Dawn Moore, de l’Association du personnel académique de l’Université Carleton (Carleton University Academic Staff Association ou CUASA). Mme Moore a été décrite comme championne de l’équité et de la lutte en faveur des groupes marginalisés. 

Par un vote unanime, le Conseil a conféré la qualité de membre honoraire de l’ACPPU au président sortant Ted Montgomery, en reconnaissance de sa contribution au mouvement syndical académique et de ses longs états de services à l’ACPPU.