(Ottawa – 31 janvier 2023) L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) critique l’administration de l’Université de Lethbridge pour l’annulation d’une conférence prévue sur le campus.
Dans une lettre envoyée aujourd’hui au recteur de l’université, Michael Mahon, l’ACPPU affirme qu’on aurait dû autoriser la conférence de Frances Widdowson à avoir lieu.
La décision d’annuler l’événement « soulève de sérieuses questions quant à l’engagement de l’Université de Lethbridge envers la liberté d’expression et la liberté académique », précise la lettre.
L’ACPPU note que bien que de nombreuses personnes soient en profond désaccord avec les points de vue de Frances Widdowson, une université devrait « accueillir les conférenciers controversés et les débats vigoureux, et non chercher à restreindre le discours ou à museler les conférenciers ».
L’ACPPU est la voix de plus de 72 000 membres du personnel académique et professionnel à l’échelle nationale dans 120 collèges et universités.
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Monsieur le recteur Mahon,
L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université est vivement préoccupée par votre décision d’annuler une conférence de Frances Widdowson prévue sur le campus. Cette décision soulève de sérieuses questions quant à l’engagement de l’Université de Lethbridge envers la liberté d’expression et la liberté académique.
Le rôle fondamental d’une université est très bien illustré dans l’énoncé de mission institutionnelle formulé par l’Université de Toronto :
Dans le contexte unique de l’université, les plus importants de tous les droits de la personne sont la liberté d’expression, la liberté académique et la liberté de recherche. Et nous affirmons que ces droits ne signifient rien à moins qu’ils n’entraînent le droit de soulever des questions profondément perturbantes et provocatrices s’opposant aux croyances largement acceptées par la société en général et par l’université elle-même.
Mme Widdowson soulève certainement des questions perturbantes et provocatrices. Malgré le fait que de nombreuses personnes soient en profond désaccord avec elle, une université devrait accueillir les conférenciers controversés et les débats vigoureux, et non chercher à restreindre le discours ou à museler les conférenciers.
L’Université de Lethbridge doit à sa communauté académique l’assurance de ne pas agir de façon contraire à sa mission fondamentale de soutenir, favoriser et défendre la liberté d’expression et la liberté académique.
Cordialement,
David Robinson
Directeur général