L’Athabasca University Faculty Association (AUFA) a déclaré son opposition à la notion de « réinstallation forcée du personnel » au milieu d’un affrontement entre l’Université d’Athabasca et le gouvernement provincial, qui a récemment ordonné à l’université de déplacer des centaines ses employés dans la ville d’Athabasca.
« Quiconque déménage à Athabasca devrait le faire volontairement, que cette réinstallation fasse partie des conditions d’embauche ou qu’elle résulte d’un généreux incitatif », ont écrit l’actuelle présidente de l’AUFA Rhiannon Rutherford et l’ancien président David Powell, dans un récent article de blogue (en anglais).
La direction du syndicat a déploré le fait que l’administration de l’université n’ait pas consulté sérieusement les professeures et professeurs ainsi que les membres du personnel et n’ait pas partagé plus d’information relative à la directive du gouvernement – notamment le risque de perdre du financement provincial – avant de lutter publiquement contre la mesure.
Elle a exhorté l’administration de l’université et la province à être plus transparentes et ouvertes en publiant, dans leur intégralité, tous les documents pertinents comme le plan provisoire de gestion des talents soumis par l’université, ainsi que la lettre contenant les directives du ministre.
Le 7 août dernier dans un rapport médiatique (en anglais), le ministre de l’Enseignement supérieur Demetrios Nicolaides a annoncé que la province ira de l’avant et obligera la réinstallation de 500 membres du personnel de l’Université d’Athabasca dans la petite ville du même nom.
Cette semaine, il a retiré (en anglais) la menace du gouvernement de retrancher 3,4 millions $ du financement mensuel de l’université virtuelle la plus importante au pays si celle-ci ne réinstallait pas du personnel académique à Athabasca.
Il a également manifesté un désir de négocier : « Je voudrais à tout le moins que les membres de la haute direction ainsi que le personnel administratif soient installés dans la ville, comme ce fut le cas pendant plusieurs décennies déjà. »
Le recteur de l’Université d’Athabasca, Peter Scott, a lancé un avertissement. Il a déclaré que la demande du gouvernement voulant que 65 pour cent des employés de l’établissement d’enseignement travaillent depuis Athabasca d’ici 2024/25 pourrait ruiner l’université en la privant de ressources et de fonds essentiels et rendre le recrutement des meilleurs talents beaucoup plus difficile.
Peter Scott a été recruté il y a huit mois pour mettre en œuvre la vision de campus virtuel de l’université d’Athabasca, qui permet à son administration d’économiser en recrutant des professeures et des professeurs de n’importe quel endroit pour donner les cours en ligne, et de transférer les coûts d’infrastructure aux membres du personnel académique qui ont le loisir de travailler là où ils choisissent de s’établir.
Historiquement, l’AUFA a été en faveur du maintien de la présence de l’université à Athabasca, et préconise depuis longtemps qu’une partie des nouveaux employés soit rattachée à des bureaux de la région d’Athabasca. Il y a deux ans, des citoyens de la ville ont mis sur pied un groupe de pression (en anglais), afin de réclamer la modernisation du campus de l’université.
Selon l’actuelle présidente de l’AUFA Rhiannon Rutherford et l’ancien président David Powell, la réinstallation des membres du personnel académique et de leurs familles dans la région d’Athabasca est impossible à réaliser dans un aussi court laps de temps.
Afin de rendre la réinstallation attrayante au personnel de l’université, ils exhortent le gouvernement provincial à « inclure dans son plan des incitatifs et des modèles souples comme une formule de travail hybride entre le bureau et la maison ».
L’université compte 40 000 étudiants inscrits, et 24 pour cent des 1 200 membres de son personnel vivent actuellement dans la région d’Athabasca.