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BUDGET 2022 : Notes d’échec, pas de nouveaux investissements dans l’enseignement et la recherche postsecondaires.

Le budget fédéral d’aujourd’hui, malgré des mesures répondant aux programmes essentiels dont bénéficieront les travailleurs, les étudiants et autres personnes en situation de sécurité, n’obtient même pas la note de passage pour garantir un accès équitable et abordable à l’enseignement universitaire et collégial et contribuer ainsi à créer à longue échéance des emplois de qualité dans l’enseignement postsecondaire.

L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), qui est la voix du personnel académique des universités et collèges de l’ensemble du pays, a applaudi aux investissements historiques dans les services de santé publique réclamés par les syndicats, notamment l’assurance-médicaments et l’assurance-santé mentale. Par contre, l’ACPPU ne remarque que trop l’absence d’investissements appréciables dans l’enseignement postsecondaire et voit dans cette étroitesse de vue le risque de limiter, à terme, la capacité du gouvernement d’être à la hauteur des ambitions de ses nouveaux engagements.

« Nous nous sortons lentement d’une pandémie mondiale qui a épuisé notre personnel et le corps enseignant du système d’enseignement postsecondaire et a encore réduit la capacité déjà sursollicitée des universités et des collèges de mener des recherches et d’assurer l’enseignement et la formation des infirmières et autres travailleurs de première ligne », de dire Mme Brenda Austin-Smith, présidente de l’ACPPU. « Comment travailler aussi pour veiller à disposer du personnel approprié formé pour exécuter les nouveaux programmes subventionnés par le gouvernement fédéral? »

L’ACPPU et ses 125 organismes membres de l’ensemble du pays n’ont cessé d’agiter le drapeau rouge concernant l’impact du sous-financement chronique de l’enseignement postsecondaire, combiné à l’augmentation des frais de scolarité et à la hausse sans précédent du coût de la vie.

« Au Canada, un membre sur trois du personnel académique travaille d’un contrat à l’autre, certains gagnant moins que ce qu’il faut pour vivre, et les personnes racialisées, les Autochtones et les femmes enseignant au niveau postsecondaire sont moins susceptibles d’avoir du travail à plein temps toute l’année, » d’ajouter Mme Austin-Smith. « Pendant ce temps, près de la moitié de tous les étudiants de deuxième cycle sont endettés pour leur prêt-étudiant. La diminution de l’accès à l’enseignement postsecondaire perpétue le racisme et les inégalités systémiques dans notre pays et laisse nombre de Canadiens de plus en plus à la traîne. »

« Le gouvernement fédéral a un rôle essentiel à jouer pour veiller à ce que chacun, partout au pays, ait les moyens de faire des études postsecondaires et que les travailleurs de ce secteur obtiennent des salaires décents, » d’ajouter Mme Austin-Smith.

L’ACPPU a applaudit au fait que le gouvernement ait attribué des investissements à la recherche ciblée par l’intermédiaire des agences des Trois conseils dans le programme des chaires d’excellence en recherche du Canada, ainsi qu’aux domaines de la santé et de l’agriculture notamment. Par contre, conformément aux recommandations issues de l’étude sur la recherche fondamentale, des investissements d’envergure s’imposent dans la recherche dirigée par des chercheurs. Le financement ambitieux annoncé dans le budget de 2018 doit arriver à échéance l’an prochain.

L’ACPPU affirme que ce qu’il faut d’urgence, c’est une stratégie nationale de l’enseignement postsecondaire de concert avec les provinces et les territoires et incluant au minimum 3 milliards de dollars de financement fédéral direct. L’ACPPU souligne que les succès récents du gouvernement fédéral concernant la création de l’enseignement à la petite enfance et les transferts en santé mentale, l’un et l’autre étant des modèles pour améliorer le financement fédéral au secteur de l’enseignement postsecondaire à l’avenir. L’examen annoncé du Transfert social canadien (TSC) est également une occasion de procéder à un examen de l’aide du gouvernement fédéral au secteur de l’enseignement postsecondaire.