(Ottawa, le 23 juin 2021) La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) et l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) exhortent les gouvernements provinciaux à suspendre leurs plans actuels concernant l’introduction d’un financement fondé sur le rendement pour les universités et à écouter les craintes des étudiants et du corps professoral vis-à-vis du système proposé.
Le 16 juin, le Caucus national des 2e et 3e cycles de la FCÉÉ et l’ACPPU ont organisé une table ronde sur les modèles de financement fondé sur le rendement dans le domaine de l’éducation postsecondaire ainsi que sur les répercussions de ces modèles sur les étudiants et le corps professoral. Les panélistes ont clairement signifié que l’introduction d’un système fondé sur le rendement pour les établissements postsecondaires constituait une mesure rétrograde pour le secteur et réduisait l’indépendance des établissements ainsi que la qualité des programmes offerts aux étudiants.
« Ce n’est pas une question de responsabilité—il s’agit de réoutiller la mission traditionnelle de l’université », a clarifié Marc Spooner, professeur à l’Université de Regina. « Dire que les universités sont en mesure de contrôler de quelque façon que ce soit les chiffre est une utopie. La seule et unique conséquence d’un financement fondé sur le rendement est de faire de l’université un organisme entrepreneurial. Cela équivaut à inciter les universités à accepter les étudiants qui ont le capital social le plus élevé et le plus de chance d’obtenir un emploi. »
« Le cœur du problème, ce sont les inégalités qui règnent dans notre société, qu’elles soient fondées sur la race, la classe sociale ou le genre », expose Rudy Fichtenbaum, professeur à la Wright State University et président sortant de l’American Association of University Professors. « Il faut traiter le problème des inégalités en matière d’éducation avant même que les enfants aillent à l’université. »
« Un financement fondé sur le rendement réduira la qualité générale de l’enseignement », affirme Wesam AbdElhamid Mohamed, vice-président de la FCÉÉ. « Force est de constater que les étudiants, les membres du corps professoral et les administrateurs s’accordent tous pour dire qu’un financement fondé sur le rendement est nocif. »
Les conférenciers se sont accordés pour dire qu’une action collective était nécessaire pour s’opposer au financement fondé sur le rendement.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants est la plus grande organisation étudiante du pays : elle représente plus de 530 000 étudiants collégiaux et universitaires et milite pour un enseignement postsecondaire abordable de grande qualité. L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université représente plus de 72 000 professeurs, bibliothécaires, chercheurs et autres professionnels et membres du personnel académique répartis dans 125 universités et collèges de tout le pays.