(Ottawa – Le 30 mars 2021) L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) a écrit au président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, pour lui signifier ses inquiétudes envers l’ingérence politique exercée au sein d’une prestigieuse université de recherche d’Istanbul.

Le gouvernement a empêché la tenue d’élections démocratiques au rectorat de l’université du Bosphore en nommant plutôt Melih Bulu, un membre du parti au pouvoir, au poste de recteur fiduciaire de l’établissement en janvier 2021. L’installation de Melih Bulu à la tête de l’université fait fi d’une pratique de longue date d’élection de membres du corps professoral au poste de recteur et devrait être suivie d’autres nominations semblables.

« La décision de créer des facultés additionnelles de droit et de communications à l’université, prise unilatéralement ce mois-ci par votre gouvernement dans le but d’y installer son propre personnel académique, représente une intrusion politique dans la structure de l’université et menace l’autonomie et la qualité de l’enseignement supérieur en Turquie », indique la lettre. « Cette décision contrevient également aux obligations de votre gouvernement aux termes de la Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur de 1997 de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) relativement aux libertés académiques et à l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur. »

L’ACPPU encourage le président Erdoğan à retirer la nomination de Melih Bulu, à annuler toute modification apportée à la structure académique de l’université et à respecter la liberté académique et l’autonomie des établissements d’enseignement. L’ACPPU condamne aussi la répression par le gouvernement des étudiants qui ont pris part aux manifestations, et plus particulièrement de ceux et celles qui s’identifient à la communauté LGBTQ+.