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L’Université de Toronto face à une enquête à la suite d’une controverse sur la liberté académique

(Ottawa, 21 septembre 2020) L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) enquête sur des allégations selon lesquelles l’Université de Toronto aurait cédé à des pressions externes afin qu’elle retire une offre d’emploi faite à une universitaire internationalement reconnue.

Au terme d’un processus de recrutement concurrentiel, Valentina Azarova avait été recommandée à l’unanimité pour le poste de directrice du programme d’études internationales sur les droits de la personne de la Faculté de droit. Mme Azarova affirme qu’on lui avait proposé le poste par vidéoconférence le 11 août et qu’elle l’avait accepté la semaine suivante. Au début de septembre, un juge siégeant à la Cour canadienne de l’impôt a contacté la Faculté de droit afin de lui faire part de ses préoccupations concernant la nomination de Mme Azarova et, peu de temps après, l’offre d’emploi a été retirée.

« II semble que la décision d’annuler la nomination avait des motivations politiques et, à ce titre, elle constituerait une grave violation des principes largement reconnus de liberté académique », souligne le directeur général de l’ACPPU, David Robinson, dans une lettre adressée à l’Université. 

« Un établissement d’enseignement supérieur ne remplit ni ses buts ni sa mission s’il cède aux pressions externes ou s’il exerce le pouvoir de proscrire des idées, aussi controversées soient-elles. Cela créerait un environnement peu propice à l’échange libre et vigoureux des idées qui est nécessaire à l’enseignement et à l’apprentissage », ajoute M. Robinson.

En réponse, l’Université n’a pas nié qu’un juge de la Cour canadienne de l’impôt avait communiqué avec la Faculté afin d’exprimer ses préoccupations concernant la candidate, mais elle affirme qu’aucune offre d’emploi n’avait été faite. Les membres du comité de recrutement contestent cette affirmation et ont tous démissionné en guise de protestation.

M. Robinson affirme que l’ACPPU étudiera la question conformément à ses procédures en cas d’atteinte à la liberté académique.

« Notre Comité de la liberté académique et de la permanence de l’emploi va se pencher sur cette affaire, et nous discuterons à ce moment-là des mesures et des sanctions à prendre, le cas échéant », conclut David Robinson.

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