Back to top

L’ACPPU critique la politique des collèges de l’Ontario sur la liberté d’expression

(Ottawa – 17 décembre 2018) L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) attribue une note d’échec aux collèges de l’Ontario pour la politique sur la liberté d’expression qu’ils ont élaborée sans consulter le personnel scolaire.

« Le soi-disant énoncé sur la liberté d’expression des collèges est un parfait exemple de ce à quoi on peut aboutir quand on écarte les experts sur la question – le personnel scolaire. Ils ont accouché d’une politique simpliste et mal conçue », constate le directeur général de l’ACPPU, David Robinson.

Selon lui, l’énoncé adopte une approche exagérément punitive à l’égard des manifestations et gestes de protestation sur les campus, négligeant ainsi de reconnaître que le droit à la liberté d’expression est complémentaire aux droits à la liberté d’association et à la liberté de réunion.

« Ironiquement, cet énoncé pourrait avoir pour effet de restreindre effectivement la liberté d’expression sur les campus », ajoute David Robinson.

Le premier ministre de l’Ontario Doug Ford a ordonné aux universités et aux collèges de la province de mettre en place d’ici janvier 2019 une politique en matière de liberté d’expression et menacé de couper dans le financement des établissements qui ne se plieront pas aux diktats du gouvernement.

Pour l’ACPPU, l’approche punitive du gouvernement Ford est une solution en quête d’un problème.

« Il est nettement exagéré de dire que la liberté d’expression est brimée sur les campus de la province et du pays et cela révèle des intentions politiques à peine voilées, soutient David Robinson. Si une telle politique n’est nullement nécessaire, les collèges et les universités devraient à tout le moins s’assurer que leur énoncé n’aggrave pas les choses. Il est essentiel d’inclure tous les intervenants dans le processus d’élaboration de cet énoncé si l’on veut atteindre cet objectif. »

Pour M. Robinson, le fait que l’énoncé ait été établi par 12 administrateurs et seulement un étudiant est symptomatique d’un problème plus profond dans le réseau des collèges de l’Ontario, soit le manque de gouvernance collégiale.

« Le gouvernement Ford a unilatéralement annulé un groupe de travail créé pour envisager des façons d’améliorer la gouvernance des collèges de sorte à conférer au personnel scolaire un rôle dans les décisions académiques. Pour prendre les bonnes décisions et pour éviter les problèmes que suscite cet énoncé sur la liberté d’expression, il faut avoir les bonnes personnes autour de la table », affirme David Robinson.

L’ACPPU est le porte-parole national de plus de 72 000 membres du personnel académique et professionnel dans 125 universités, collèges et instituts au pays.