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Inquiétude devant les exigences ontariennes relativement à la « liberté d’expression » dans les universités et les collèges

(Ottawa – 31 août 2018) L’intention du gouvernement de l’Ontario d’exiger que les universités et collèges de la province adoptent une politique en matière de liberté d’expression et de punir les établissements qui ne se conformeront pas aux nouvelles exigences constitue une ingérence sans précédent dans l’autonomie des établissements d’enseignement, prévient l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU).

« L’ACPPU milite depuis longtemps pour que les campus soient des lieux où l’on puisse échanger librement et ouvertement des idées, rappelle le directeur général, David Robinson. Mais les politiques des universités et des collèges doivent être établies par les établissements mêmes, et non par la classe politique. L’autonomie des établissements – y compris l’indépendance par rapport aux dictats du gouvernement – est en soi une condition incontournable pour protéger la liberté d’expression et la liberté académique. »

David Robinson ajoute que les exigences du gouvernement sont « une solution en quête d’un problème ».

« Il est très exagéré de dire que la liberté d’expression est réprimée sur les campus de la province et du pays, et cela révèle des intentions politiques à peine voilées, dit-il. Des conversations difficiles sur la liberté d’expression ont lieu sur les campus aujourd’hui et il porte sur la manière de laisser libre cours aux débats, de permettre à tous de se faire entendre, sans que cela donne lieu à des actes de discrimination et de harcèlement. Ce peut être un terrain très glissant, mais les mesures répressives comme celles que le gouvernement Ford propose favoriseront un climat d’opposition et de division, dans lequel il ne sera pas aisé de trouver des solutions. »

Les lignes directrices gouvernementales ne comportent pas de définition claire de ce qui constitue une atteinte à la liberté d’expression. Cela pose aussi problème et peut empêcher les manifestations d’opposition légitimes.

« Ironiquement, les exigences du gouvernement pourraient avoir pour effet de diminuer la liberté d’expression sur les campus, fait remarquer David Robinson. Les vrais problèmes posés aujourd’hui par la liberté d’expression et la liberté académique sur les campus sont liés à des questions comme la réduction du financement public et la croissance du travail académique précaire. S’il veut servir la population, le gouvernement Ford devrait plutôt se concentrer sur les problèmes réels, pas sur des questions qui n’en sont pas. »

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Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter:

Valérie Dufour, Directrice des communications, (613) 293-1810 ou dufour@caut.ca