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Protestation internationale contre les mesures prises par le régime turc à l’endroit de ses intellectuels

L’association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) a joint sa voix à celle des réseaux et associations de l’enseignement supérieur des quatre coins du monde dans une lettre publique faisant état de leurs vives inquiétudes à l’endroit de la sévère répression qui serait exercée contre des universitaires et chercheurs de Turquie.

La lettre s’inscrit en réponse aux enquêtes judiciaires qu’auraient ouvertes les procureurs fédéraux turcs contre quelque 1 128 intellectuels qui ont signé une pétition publique pressant les autorités turques à reprendre le dialogue avec des groupes du sud-est du pays. Les signataires y mentionnent que certains de ces intellectuels ont déjà fait l’objet d’une enquête et été accusés d’infractions criminelles pour « propagande terroriste », « incitation à la haine, à la violence et à violer la loi », et « insulte aux institutions et à la République turques ». Des dizaines d’universitaires seraient actuellement détenus et interrogés, suspendus de leurs fonctions ou forcés de démissionner de leur poste dans les établissements d’enseignement supérieur du pays.

« Les mesures prises contre ces universitaires suscitent de vives préoccupations non seulement quant à leur situation professionnelle et personnelle, mais aussi quant aux perspectives de l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche en Turquie, et quant à la possibilité pour les intellectuels et les institutions turcs de mener des travaux de calibre mondial », peut-on lire dans la lettre.

Les organisations signataires, y compris l’ACPPU, exhortent les autorités turques à agir avant qu’un tort irrémédiable ne soit fait aux universitaires, aux institutions et à la réputation du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche de Turquie.

« Les membres de la communauté universitaire du Canada se doivent de joindre leur voix au mouvement de solidarité internationale envers leurs collègues du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche de Turquie face à cette atteinte inadmissible à la liberté académique et aux libertés civiles fondamentales », a déclaré le directeur général de l’ACPPU, David Robinson.

Les signataires espèrent que la lettre incitera les autorités turques à annuler toutes les actions en justice et les mesures d’ordre administratif et professionnel exercées contre les universitaires en cause et à réitérer publiquement leur engagement envers les principes internationaux de liberté académique, de liberté d’expression et de liberté d’association.