Le premier budget du ministre des Finances albertain, Joe Ceci, présenté le 27 octobre a été accueilli avec un optimisme prudent par le milieu de l’enseignement postsecondaire.
Le budget opère un revirement par rapport aux coupes de 1,4 % et de 2,7 %, annoncées pour cette année et pour l’année prochaine respectivement par le gouvernement progressiste-conservateur, dans les subventions de fonctionnement des établissements postsecondaires.
Le gouvernement néo-démocrate s’engage à assurer un financement stable aux universités et aux collèges, qu’il augmentera de 2 % au cours des deux prochaines années.
Le président de l’Alberta Colleges & Institutes Faculties Association (ACIFA), Doug Short, juge encourageant l’engagement du gouvernement envers l’éducation postsecondaire, particulièrement au vu de la situation financière difficile à laquelle l’Alberta fait face actuellement.
« L’annulation des coupes de 1,4 % annoncées auparavant dans le financement de base et l’engagement à long terme d’augmenter le financement de 2 % par an sur les deux prochaines années constituent des pas dans la bonne voie pour l’éducation supérieure au moment où un examen exhaustif du Campus Alberta est entreprise », se félicite Doug Short.
Pour sa part, le président de la Confederation of Alberta Faculty Associations (CAFA), Mark McCutcheon, s’il se réjouit de la décision du gouvernement d’investir de l’argent neuf cette année et l’année prochaine, estime cependant que « ces nouveaux fonds ne suffiront pas à combler tous les trous des budgets des universités qui ont été créés par les compressions dévastatrices du gouvernement précédent en 2013 et par l’incapacité des gouvernements récents successifs à s’acquitter des engagements qu’ils ont pris d’assurer un investissement stable et prévisible sur plusieurs années – problèmes d’autant plus exacerbés par la hausse des coûts ».
Les augmentations étalées sur deux ans apporteront un certain répit, affirme Mark McCutcheon, pendant que sera élaboré un plan à plus long terme pour un système d’éducation postsecondaire durable.
« Mais le fait demeure que les finances du gouvernement dépendent largement des prix de l’énergie, et la situation ne risque pas de s’améliorer de sitôt. En attendant, les restrictions persistantes imposées aux budgets des établissements se traduisent par des suppressions de programmes, des pertes d’emploi, des effectifs surchargés dans les classes et une réduction globale de la capacité et de la qualité de nos établissements », met-il en garde.
La population étudiante applaudit au gel des frais de scolarité pour une période de deux ans – une promesse inscrite dans le programme néo-démocrate pour les élections d’avril. Le budget prévoit également une baisse des frais de scolarité modulés en fonction du marché pour 25 programmes particuliers, y compris les programmes de commerce, de droit et de pharmacie.
Faisant écho au rapport de l’ancien gouverneur de la Banque du Canada David Lodge dans lequel il recommande de stimuler les investissements en infrastructures publiques, le budget alloue en outre 581 millions de dollars aux infrastructures des établissements postsecondaires.
« Cet engagement à poursuivre le développement des infrastructures de nos campus, en dépit de la volatilité des revenus de la province, se justifie comme relevant d’un sens avisé des affaires lorsque les coûts de main-d’œuvre et d’emprunt sont suffisamment bas pour stimuler l’économie provinciale, soutient Mark McCutcheon, bien que cela soit difficile à concilier avec la perte de capital intellectuel attribuable à la réduction des effectifs imposée à nos établissements ces dernières années. »
Doug Short a déclaré que l’ACIFA se réjouissait à l’idée de participer avec le gouvernement et de nombreux intervenants à l’examen approfondi du Campus Alberta.
La CAFA reconnaît toute l’importance d’engager avec des groupes du milieu de l’enseignement postsecondaire, y compris des membres du personnel académique et du personnel administratif, des consultations utiles et productives sur le processus d’examen de l’apprentissage supérieur.