L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) demande que la direction de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) soit rendue responsable d’atteinte à la liberté académique d’un membre de son corps professoral.
Dans un rapport publié aujourd’hui, l’enquêteur nommé par l’université conclut que « l’UBC n’a pas assumé la responsabilité qui lui incombe de protéger et de défendre la liberté académique d’un membre de son corps professoral, la professeure Jennifer Berdahl ».
« Le rapport signale que la haute direction de l’UBC a commis un manquement grave à ses obligations en portant atteinte à la liberté académique de la professeure Berdahl et, par la suite, en négligeant de se porter à la défense des droits de cette dernière », a souligné le directeur général de l’ACPPU, David Robinson. « La direction doit être tenue responsable de ses actions et présenter des excuses à la professeure Berdahl. »
Présidée par l’ancienne juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique Lynn Smith, l’enquête a été lancée en août pour établir les faits entourant les allégations d’atteinte à la liberté académique de Jennifer Berdahl, professeure en études sur le leadership, le genre et la diversité à la Sauder School of Business. La professeure affirme avoir été contactée par le président du conseil d’administration de l’UBC, John Montalbano, à la suite de la publication sur son blogue personnel d’un article portant sur le départ « inexpliqué et hâtif » du recteur de l’université, Arvind Gupta. Selon Mme Berdahl, M. Montalbano lui a dit que son article soulevait des questions sur sa crédibilité académique, entachait la réputation du conseil et remettait potentiellement en question le financement que la Banque Royale du Canada lui accorde.
Le rapport d’enquête conclut que l’appel de M. Montalbano à Mme Berdahl était « sans précédent et malavisé » et que lui et les autres membres de l’administration de l’université auraient dû faire preuve d’un meilleur jugement et agir « d’une manière plus conforme à l’obligation faite à l’UBC de protéger la liberté académique ».
« La liberté académique est la valeur centrale au cœur de toutes les universités, et il appartient à l’ensemble de la communauté académique de la défendre et de la soutenir », d’ajouter M. Robinson. « Il ressort clairement de ce rapport d’enquête qu’il revient au président du conseil d’administration tout particulièrement d’endosser le fardeau de la responsabilité pour avoir déclenché la série d’événements qui ont conduit à cette affaire. Il a sérieusement compromis sa capacité à continuer d’occuper son poste. »
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