L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) demande au président du conseil d’administration de l’Université de la Colombie-Britannique de se récuser temporairement durant l’enquête sur une intervention inappropriée qu’il aurait faite et qui aurait miné la liberté académique d’un membre de la faculté.
« La liberté académique est le droit d’enseigner, d’étudier et de publier sans représailles ou censure, soutient le directeur général de l’ACPPU, David Robinson. Il s’agit d’une valeur qui est au cœur de nos universités et nos leaders ont l’obligation absolue de la défendre et de la protéger. »
La controverse a débuté quand Jennifer Berdahl, professeure en étude sur le leadership, le genre et la diversité à la Sauder School of Business, a été contactée par le président du conseil d’administration, John Montalbano, à la suite de la publication d’un article sur son blogue personnel portant sur le départ récent du recteur de l’Université, Arvind Gupta.
Son entrée de blogue portait sur les raisons de la démission inexpliquée et hâtive du recteur. Elle se demandait notamment s’il était parti parce qu’il « avait perdu un concours de masculinité au sein de l’équipe de direction de l’UCB, comme c’est le cas pour la plupart des femmes et des minorités visibles dans les établissements dominés par les hommes blancs ».
Le professeur Berdahl affirme que M. Montalbano lui a dit que son blogue entachait la réputation du Conseil, soulevait des questions sur sa crédibilité académique et remettait potentiellement en question le financement que la Banque Royale du Canada lui accorde. M. Montalbano est vice-président du conseil de RBC Gestion de patrimoine et, en 2014, lui et sa femme ont établi la chaire d’étude dont Mme Berdahl est titulaire.
Dans une déclaration publiée hier, M. Montalbano a admis avoir parlé à Mme Berdahl au sujet de son blogue, mais il nie avoir empiété sur sa liberté académique.
« En contactant directement le professeur Berdahl pour se plaindre du contenu de son blogue, M. Montalbano a non seulement manqué de jugement, mais il a aussi fait fi de sa liberté académique, a ajouté M. Robinson. Si les allégations qui pèsent contre lui sont vraies, cela soulève de sérieuses questions sur son aptitude à siéger au conseil d’administration d’une université. »
L’administration de l’UCB a annoncé la tenue d’une enquête. David Robinson précise également que le sujet sera à l’ordre du jour la semaine prochaine dans le cadre de la rencontre du Comité de la liberté académique et de la permanence de l’emploi.
L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université est une instance nationale qui représente 68 000 professeurs et membres du personnel académique de 120 universités et collèges à travers le pays.
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