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Déclaration concernant les menaces de poursuites judiciaires contre le personnel académique de l’IEPO

L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) est le porte-parole national de 68 000 membres du personnel académique en poste dans les universités et les collèges au Canada, dont l’Université de Toronto. L’ACPPU est fière de sa tradition de défense et de promotion des principes de gouvernance collégiale et de liberté académique.

La notion de liberté académique implique que les membres du personnel académique jouent un rôle de premier plan dans la gouvernance des universités et qu’ils ont le droit, voire le devoir, de critiquer l’établissement, y compris ses administrateurs dans la façon dont ils exercent leurs fonctions professionnelles.

En effet, comme le souligne l’énoncé de mission de l’Université de Toronto : « Dans le contexte universitaire particulier, les droits de la personne les plus fondamentaux sont les droits à la liberté d’expression, à la liberté académique et à la liberté de recherche. Et nous affirmons que ces droits sont sans signification à moins qu’ils n’entraînent le droit de poser des questions nettement perturbatrices et provocatrices pour les croyances reçues de l’ensemble de la société et de l’université elle-même. »

La liberté académique ouvre le droit de déposer et d’appuyer une motion de défiance contre les administrateurs d’université. C’est pourquoi l’ACPPU considère que les actions menées dernièrement par les membres du personnel de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (IEPO) à l’Université de Toronto sont non seulement conformes à ces droits fondamentaux établis de longue date, mais qu’elles tombent aussi sous la protection de ceux-ci.

Face à ce constat, l’ACPPU trouve étonnantes et profondément décevantes les déclarations de la doyenne sortante de l’IEPO et de son avocat qui sont récemment parues dans les quotidiens Globe and Mail et Toronto Star. Ces déclarations donnent à entendre que les actions des membres du personnel académique concernées dans cette affaire sont inhabituelles et qu’elles pourraient entraîner des poursuites judiciaires contre eux. Outre qu’elles sont abusives et injustifiées, ces menaces portent à croire que la doyenne et son avocat ne comprennent pas le caractère unique de la gouvernance dans les établissements universitaires. Il est arrivé souvent dans le passé que les associations de personnel académique et leurs membres dénoncent ouvertement ce type de problème sans subir de menaces de représailles publiques.

Face à cette violente attaque, l’ACPPU encourage l’administration de l’Université de Toronto à défendre publiquement le droit des membres du personnel académique de l’IEPO à exercer leur liberté académique. Nous espérons et nous comptons que l’Université de Toronto prendra les mesures nécessaires pour protéger les droits de son personnel académique dans le cas où les menaces de poursuites judiciaires seraient mises à exécution.