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Passer à l’action – Liberté académique et équité

Maintien en poste de personnel diversifié

L'équité et la liberté académique sont essentielles au fonctionnement sain et dynamique d'un établissement d'enseignement postsecondaire. C'est par la libre pensée, l'investigation, le développement et la diffusion des idées que la société avance et que le progrès est réalisé.

Les pratiques et les croyances d'aujourd'hui deviennent les notions discréditées et les idées dépassées de demain lorsqu'elles sont exposées à la liberté du débat public et à l'examen scientifique. Les universités et les collèges ont un rôle essentiel à jouer dans ce processus – un rôle qui ne peut être rempli que si la liberté académique est largement définie et vigoureusement protégée et si la diversité et l'équité règnent au sein de la profession.

Le personnel académique qui s'exprime contre la suprématie blanche, la colonisation, la trans- et l'homophobie, et d'autres formes d'oppression à travers leur enseignement, leur recherche ou dans la communauté, est protégé contre des représailles institutionnelles ou de la censure par la liberté académique.

Voici trois façons dont les associations peuvent œuvrer pour protéger la liberté académique et faire progresser l'équité.

1. Lutter pour la sécurité d'emploi du personnel académique contractuel

Alors que la liberté académique est inscrite dans les énoncés de politique et souvent dans nos conventions collectives, la liberté académique n'existe que de nom pour le personnel académique contractuel. Ces membres du personnel académique sont considérés comme des employés temporaires par les administrateurs et n'ont aucune sécurité d'emploi. Souvent, aucune raison concrète n'est nécessaire pour mettre fin à leur contrat.

Nous savons que les membres du personnel académique en quête d'équité sont sous-représentés dans les postes menant à la titularisation ou à la permanence et dans les postes réguliers.

Les associations doivent se battre pour obtenir une plus grande sécurité d'emploi pour le personnel contractuel, une augmentation du nombre de postes menant à la permanence, en particulier pour le personnel académique en quête d'équité, et examiner les résiliations de contrats pour toute question relative à la liberté académique afin de déterminer si un grief ou un grief de principe peut être justifié.

2. Sensibiliser aux questions d'équité et de liberté académique

L'importance de la liberté académique et de l'équité dans la mission des établissements postsecondaires est mal comprise. Nous pouvons le constater dans les débats sur les objectifs d'équité en matière d'embauche; certains affirment la nécessité de maintenir les « normes » académiques tandis que d'autres donnent la priorité à la réévaluation et à l'élargissement de ces normes. Nous le constatons dans le nombre croissant de plaintes d'étudiants concernant l'utilisation d'un langage offensant en classe, alors que ce langage est tiré directement d'un texte étudié.

Les associations peuvent aider à s'y retrouver grâce à des événements et des formations sur l'équité et la liberté académique.

3. Négocier une définition large de la liberté académique

Au Canada, la liberté académique est un droit qui est légalement garanti dans les conventions collectives et protocoles d’entente avec les administrations. Notre « liberté académique » n'est aussi forte que le libellé de ces ententes. La négociation collective est donc cruciale pour l'avenir de la liberté académique. 

L'ACPPU préconise une approche large du libellé de la convention collective sur la liberté académique, qui l'étend à toutes les sphères suivantes : 1) l'enseignement et la pédagogie, 2) la recherche, l'érudition et les activités de création, y compris toutes les étapes de l'enquête et de la publication, 3) l'expression intra-muros, y compris la participation à la gouvernance et la critique de l'université ou du collège, et 4) l'expression extra-muros en tant que citoyen. Un libellé aussi large permet au personnel académique d'examiner de manière critique les systèmes et les modes de pensée et de maintenir l'intégrité de l'érudition face aux pressions administratives et aux collègues, ainsi qu'aux représailles d'organisations, d'entreprises et de personnes extérieures. La possibilité de déposer un grief en cas de violation de la liberté académique doit également être clairement inscrite dans la convention.