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La création d’une cascade d'équité

La création d’une cascade d'équité

par Momin Rahman, coprésident du Comité de l'équité de l'ACPPU, 2017-2022

La boîte à outils vise à aider les associations à partager leurs efforts et à inspirer des actions plus importantes pour faire progresser l'équité dans les universités et les collèges. Nous devons casser le vernis de l'équité, la rhétorique et les politiques qui, à bien des égards, maintiennent le statu quo, soit un manque de diversité à tous les niveaux, qu’il s’agisse d'inclusion, d'équité ou de justice.

En présentant les outils des associations et leurs domaines d'application, nous nous efforçons de soutenir la création d'une cascade d'équité, c’est-à-dire une série d'actions, de petite et de grande envergure, qui créent un seuil à partir duquel une transformation se produit. Il s'agit d'intégrer l'équité dans nos pratiques professionnelles et institutionnelles quotidiennes. Une cascade d'équité est donc à la fois une stratégie et un résultat. 

Ouvrir les portes, ouvrir les esprits

Toute discipline universitaire évolue par la remise en question et l’intégration de nouvelles idées et preuves. Nous encourageons et dépendons d'une ouverture aux nouvelles idées, aux nouvelles preuves et aux nouvelles interprétations. Il s'agit, en fait, d'une partie essentielle du processus universitaire de développement et de mobilisation des connaissances. Dans une institution exempte de discrimination systémique, le développement de nouvelles connaissances serait fondé sur un idéal de méritocratie des idées à laquelle le milieu universitaire aspire, mais nous devons reconnaître que ce potentiel ne peut être réalisé lorsque des groupes sociaux importants sont systématiquement exclus et défavorisés dans notre profession, souvent de manière invisible. Sans l'inclusion totale de tous, nous ne pouvons pas réaliser l'idéal d'une université méritocratique ou avoir une véritable liberté académique dans le cadre de notre profession. 

La discrimination systémique, les obstacles institutionnels et l'exploitation sont à la fois visibles et invisibles sur les campus et jouent un rôle dans les résultats scolaires et la mobilité professionnelle d'une personne. Le mythe de la méritocratie universitaire veut que les gens progressent uniquement en fonction de leurs efforts et de leurs capacités. Cela conduit à une mauvaise compréhension du travail en matière d'équité perçu comme une tentative de dégrader les normes élevées du milieu universitaire.

Les associations de personnel académique doivent s'efforcer de contrer l'idée que l'équité et l'excellence sont incompatibles. L'innovation et le processus universitaire de développement de connaissances dépendent de la curiosité intellectuelle et de l'ouverture à de nouvelles idées, preuves et interprétations. Ce potentiel ne peut toutefois pas être réalisé lorsque certains groupes sont systématiquement exclus et défavorisés dans notre profession.  

L'impact d'un lieu de travail universitaire plus équitable sera ressenti par tous, le personnel universitaire, les étudiants et la société. Les étudiants, par exemple, bénéficieront de perspectives et de modèles plus diversifiés sur le campus et ailleurs. Comme l'éducation postsecondaire prépare les étudiants à évaluer le monde, à penser de façon critique et à participer à la vie civique, le fait de modeler une communauté positive de pratiques et de discours d'équité en milieu de travail contribue à la légitimité de ces enjeux au sein de la société en général.

Il est essentiel de comprendre qu'une cascade d'équité ne profite pas seulement aux membres des groupes en quête d'équité, mais qu'elle transforme les structures qui empêchent les gens de réaliser leur potentiel, qui limitent l’envergure de notre travail collectif d'enseignement, de recherche et de service et qui perpétuent des inégalités sociales et économiques plus importantes au sein du milieu universitaire.