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Affaires portant sur la liberté académique

Avis d’emplois vacants pour attirer un bassin diversifié de candidats

Valentina Azarova

Le cas de Valentina Azarova a retenu l'attention à l’échelle internationale lorsque la Faculté de droit de l'Université de Toronto a brusquement mis fin aux négociations visant à l'engager comme directrice du Programme international des droits de la personne. Cette décision a été prise immédiatement après qu'un important donateur et juge en exercice ait exprimé ses inquiétudes quant aux travaux universitaires de Mme Azarova sur les droits de la personne en Israël et en Palestine. Après un long examen de l'affaire, le Conseil de l'ACPPU a imposé un rare blâme à l'administration de l'Université de Toronto, concluant que la décision d'annuler l'embauche de Mme Azarova était motivée par des raisons politiques et qu'elle constituait donc une grave violation des principes largement reconnus de la liberté académique.


Sunera Thobani

En 2002, Charles Huntzinger, président-directeur général d'Imperial Parking, le plus grand exploitant de stationnements au Canada et quatrième en Amérique du Nord, et immigrant récent des États-Unis au Canada, a exhorté les donateurs à ne pas verser de contributions à l'Université de la Colombie-Britannique tant que la professeure Sunera Thobani ferait partie du personnel.

Mme Thobani a déclenché une frénésie médiatique lorsque, lors d'une conférence sur la violence à l'égard des femmes, lorsqu’elle a vivement critiqué la politique étrangère américaine au lendemain du 11 septembre 2001.

L'administration de l'Université de la Colombie-Britannique s'est empressée de défendre la liberté académique de Mme Thobani en soulignant que la pierre angulaire d'une université est la capacité de s'exprimer sur des questions importantes.


Stéphane McLachlan

Stéphane McLachlan, professeur à l'Université du Manitoba, et Ian Mauro, étudiant au doctorat, ont étudié l'impact des cultures génétiquement modifiées sur l'agriculture et ont compilé leurs conclusions dans un documentaire intitulé Seeds of Change: Farmers, Biotechnology and the New Face of Agriculture. Leur recherche a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et par Agriculture et Agroalimentaire Canada. Lorsque le moment est venu de diffuser le documentaire de recherche, l'administration de l'Université du Manitoba a bloqué sa diffusion en invoquant une politique de longue date qui lui confère un intérêt dans tout enregistrement effectué sur du matériel lui appartenant.


Harry Crowe

Le professeur Harry Crowe était un professeur agrégé d'histoire permanent et un membre actif de l'association du personnel académique du United College (aujourd'hui l'Université de Winnipeg, et à l'époque affiliée à l'Église unie). En mars 1958, alors qu'il était professeur invité à l'Université Queen's, M. Crowe a envoyé une lettre personnelle à un collègue du United College, le professeur William Packer. La lettre a été mystérieusement interceptée et transmise au directeur du collège, le révérend Wilfred C. Lockhart. Bien que l'essentiel de la lettre de M. Crowe soit une discussion sur les élections fédérales à venir, elle commence par deux courts paragraphes critiquant les administrateurs actuels et anciens du collège, y compris le directeur Lockhart, suggérant qu'ils sont hypocrites et qu'il ne faut pas leur faire confiance, et ajoutant que « la religion est une force corrosive » au collège.

Sur la base du contenu de la lettre, le conseil d'administration du United College a congédié M. Crowe en juillet 1958. Le congédiement de M. Crowe a suscité une controverse publique intense à Winnipeg. Au début de septembre, les représentants du conseil d'administration ont indiqué à M. Crowe que le collège le réintégrerait pour un an. Toutefois, deux semaines plus tard, on a remis à M. Crowe une deuxième lettre de congédiement et le conseil d'administration a fait la déclaration publique suivante à la presse :

L'opinion du conseil d'administration sur la lettre [de M. Crowe] est que l'attitude envers la religion qu'elle révèle est incompatible avec les traditions et les objectifs du United College, et que, dans la manière dont il a nommé dans la lettre six membres de la faculté, dont deux sont décédés et dont nous honorons la mémoire, le professeur Crowe a dépassé les limites de la décence.

Le comité de l'ACPPU chargé d'enquêter sur le congédiement de M. Crowe a terminé son rapport en novembre 1958 et a conclu que, pour des raisons de fond et de procédure, le congédiement de M. Crowe était injuste et déraisonnable, et contraire à la conception fondamentale de la liberté académique :

Le privilège d'un enseignant d'une université ou d'un collège d'exprimer et de publier des opinions dans le cadre de l'enseignement et de la recherche et d'échanger des opinions avec ses collègues du personnel académique sans risque de censure ou de mesures disciplinaires officielles est la substance communément comprise de la liberté académique... La liberté académique serait en effet vulnérable si ses limites dépendaient de l'interprétation donnée par l'administration d'un collège aux remarques d'un membre du personnel académique.


Lee Lorch

Le mathématicien Lee Lorch a été congédié par le City College de New York en 1948 en raison de son action en faveur des droits civils des Noirs américains. Deux ans plus tard, il a été congédié par l’Université d’État de Pennsylvanie parce qu'il avait permis à la famille d'un ancien combattant noir de séjourner dans son appartement de New York. L’Université d’État de Pennsylvanie dénonce publiquement le comportement de M. Lorch, le qualifiant « d'extrême, illégal, immoral et préjudiciable aux relations publiques de l'université ». Quelques années plus tard, M. Lorch est congédié par l'Université Fisk, dans le Tennessee, après avoir été cité à comparaître devant un comité d’enquête, le House Un-American Activities Committee, où il avait été convoqué après avoir tenté d'inscrire sa fille dans une école exclusivement noire pour protester contre la ségrégation scolaire. M. Lorch et bon nombre de ses collègues ont fini par occuper des postes au Canada. Le prix de l'ACPPU en reconnaissance de la défense de la liberté académique porte le nom de Lee Lorch.