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Attaques de front contre le mouvement syndical

Séance de discussion de l’ACPPU

Dans différentes régions du pays, des gouvernements provinciaux restreignent les droits de négociation collective et cherchent à affaiblir l’action collective des syndicats et des associations du personnel académique. Le 26 août, l’ACPPU a organisé une séance de discussion virtuelle où l’on a examiné les attaques les plus sévères des gouvernements contre les droits des travailleurs et proposé des stratégies qui aideront les associations du personnel académique à contester la loi et l’ingérence gouvernementale dans le libre exercice de la négociation collective.

Le président de l’association du personnel académique de l’Université de l’Alberta, Ricardo Acuna, a parlé des tentatives du gouvernement conservateur provincial de miner les droits des travailleurs en Alberta. Selon lui, avec sa vaste portée, le projet de loi 32 annule complètement les quelques avancées réalisées par le précédent gouvernement formé par le Nouveau Parti démocratique. Entre autres, il définit très largement ce qui constitue une « activité politique » pour un syndicat et rend illégal le piquet de grève secondaire.

En parallèle des attaques contre les syndicats, le gouvernement réduit de 20 % les budgets de l’éducation postsecondaire. Tout cela aura des conséquences graves et durables. Ricardo Acuna croit que tous les travailleurs de l’éducation postsecondaire de l’Alberta doivent se mobiliser avec leurs collègues d’autres secteurs et organiser ensemble leur action.

L’organisation collective occupe aussi grandement les associations du personnel académique du Manitoba qui se sont regroupées pour lutter contre le programme d’austérité du gouvernement conservateur. La présidente sortante de l’association du personnel académique de l’Université du Manitoba, Janet Morrill, a expliqué que tout avait commencé par la loi imposant le gel des salaires adoptée par le gouvernement Pallister en 2017. Cette loi a été déclarée invalide par la cour en juin dernier.  

Selon Janet Morrill, la loi faussait la dynamique des pouvoirs parce que nous avions le sentiment que les décideurs véritables n’étaient pas à la table de négociation. « Elle a aussi été mauvaise pour l’Université, parce que les salaires ont chuté et donc des professeurs sont partis dans d’autres établissements. Tout cela est dur parce qu’il ne nous suffit plus de nous battre contre l’austérité, nous devons aussi nous battre contre une idéologie. »  

Pour les organisations syndicales de l’Ontario, la décision du tribunal manitobain est tombée à pic, a expliqué l’avocat Peter Englemann du cabinet Goldblatt Partners. Divers groupes ontariens contestent deux projets de loi qui entravent la négociation collective. « La décision manitobaine a apporté une bouffée d’oxygène. C’est une avancée qui nous aidera dans nos contestations, ici en Ontario. »

Le vice-président de l’ACPPU, Peter McInnis, a parlé d’une loi semblable de la Nouvelle‑Écosse et souligné l’importance de travailler aux échelons local, régional et national pour lutter contre l’austérité et protéger nos droits. « Nous devons nous mobiliser, renforcer nos capacités et mettre à profit les connaissances de nos membres. Ils ont énormément de compétences et des talents variés que nous pouvons rassembler et utiliser dans notre lutte. Le travail légal est certainement très important, mais il y a aussi la voie du militantisme. Il faut combiner les deux. »

Vidéo Partie 1

Vidéo Partie 2 – Q et R