Les associations de personnel académique à travers le Canada s’inquiètent de la privatisation des universités et critiquent les analyses menées par des consultants qui, selon elles, nuisent à la gouvernance collégiale, à la transparence et à la liberté académique dans le but de réduire les coûts.
« Sans une action décisive du gouvernement fédéral et des provinces pour investir de manière significative dans l’éducation postsecondaire, la capacité des universités et des collèges à offrir une éducation abordable, accessible et de haute qualité à tous les Canadiens et Canadiennes s’en trouve affaiblie, a déclaré David Robinson, directeur général de l’ACPPU. La privatisation n’est pas la solution. »
À la University of Ontario Institute of Technology, l’association du personnel académique s’inquiète du fait que l’administration mette en oeuvre des mesures telles que des coupes dans les programmes sur la base des conclusions d’une analyse réalisée par le cabinet comptable KPMG « sans suivre les politiques et procédures collégiales appropriées ».
L’année dernière, le gouvernement de l’Ontario a demandé à plusieurs universités de faire appel à des cabinets de conseil tiers pour examiner leurs activités et trouver des moyens de réduire leurs coûts.
L’Union des associations des professeurs d’universités de l’Ontario a condamné le financement de 15 millions de dollars accordé par le gouvernement à « des entreprises privées à but lucratif sans expertise ni lien avec l’éducation postsecondaire publique, chargées d’examiner [...] des données sur les finances des universités qui sont déjà disponibles et communiquées par les universités ».
Par ailleurs, dans son mémoire prébudgétaire 2025-2026, le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario a critiqué le transfert de fonds publics vers les entreprises, alors que des services essentiels tels que l’éducation sont sous-financés.
En Colombie-Britannique, la Confederation of University Faculty Associations of British Columbia a émis un rapport sur la gouvernance universitaire, soulignant les préoccupations du personnel académique concernant les menaces qui pèsent sur la gouvernance collégiale et le manque de transparence des analyses menées par des consultants.
Au Québec, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université a lancé une campagne publique pour réaffirmer la mission publique des universités, alors que des efforts sont déployés pour « transformer les savoirs en marchandises, les campus en marques et les professeurs en prestataires ».