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Points forts du Conseil de l'ACPPU / Séances d’information

Points forts du Conseil de l'ACPPU / Séances d’information

L’ACPPU a offert trois séances d’information sur les sujets suivants : défendre la gouvernance collégiale, enseignements tirés de la négociation à distance et la riposte des associations francophones, toutes dans le contexte de la pandémie.

Défendre la gouvernance collégiale

La séance s’est penchée sur la question des administrations qui, partout au pays, ont prétexté l’urgence de la crise de la COVID-19 pour contourner les processus de gouvernance collégiale et s’arroger le pouvoir de décision final en matière académique. Les animateurs de la séance, Robin Whitaker et Marc Schroeder, coprésidents du Groupe de travail spécial sur la gouvernance de l’ACPPU, ont exhorté les participants à contrer les assauts de leur administration contre le droit à la gouvernance partagée.

« Au début de la pandémie, il fallait agir de toute urgence. Mais ce n’est plus le cas. L’urgence n’est actuellement plus un prétexte valide pour nous exclure de la gouvernance, souligne Mme Whitaker. En fait, il est plus essentiel que jamais, dans la situation actuelle, de prendre part aux décisions dans nos établissements. La pandémie a fait ressortir des problèmes de gouvernance qui existaient déjà. Nous pouvons profiter de l’occasion pour cerner les lacunes dans nos processus démocratiques. »

Jean-Charles Cachon, secrétaire-trésorier de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL), a parlé de la suspension unilatérale, par l’administration, des admissions à 17 programmes l’été dernier.

« Les membres étaient en colère et se sont mobilisés massivement. Nous avons réussi à conjuguer les efforts des groupes d’étudiants et de personnel académique, et à sensibiliser la population. Des personnes influentes se sont jointes à notre lutte », dit-il.

Avec l’aide de l’ACPPU, l’APPUL demande un contrôle judiciaire, soutenant que la suspension des admissions sans l’approbation du sénat constitue une violation de la Loi sur l’Université Laurentienne.

Min Sook Lee, présidente de l’Ontario College of Art & Design Faculty Association (OCADFA) a fait état de la détérioration de la gouvernance collégiale au sein de l’établissement depuis la COVID. Afin de riposter au dépôt d’un budget d’austérité par le conseil des gouverneurs, l’OCADFA a aidé à former une coalition sur le campus.

« Les budgets de fonctionnement sont essentiellement des exercices politiques. Nous voulions démystifier les processus budgétaires pour nos membres et avons élaboré une capsule à cet effet, dit-elle. Notre coalition offre un budget de rechange issu de la vision d’une université que nous pouvons défendre et promouvoir ensemble. »

Enseignements tirés de la négociation à distance

L’environnement de la négociation durant la pandémie de COVID-19 s’est radicalement transformé et exige de nouveaux modes de mobilisation des membres pour espérer faire des gains à la table.

Larry Savage, négociateur en chef de la Brock University Faculty Association (BUFA), a mentionné l’importance de soutenir la mobilisation des membres.

« On a tendance à croire qu’il suffit d’avoir les meilleurs arguments pour obtenir des résultats. Ce n’est certainement pas le cas en négociation. C’est pourquoi il est essentiel de soutenir la mobilisation des membres, dit-il. Dans notre secteur, les résultats sont largement influencés par des choses qui se passent à l’extérieur de la table de négociation. »

La BUFA a tenu des téléconférences avec ses membres, et créé des documents et des vidéos d’information sur la négociation diffusés chaque semaine auprès de ces derniers.

« Nous avons mis les bouchées doubles. Après chaque séance de négociation avec l’employeur, nous transmettions à tous les membres un résumé détaillé des discussions afin de les informer, mais aussi de cerner les enjeux et de lancer des appels à l’action, ajoute M. Savage. Nous avons décidé d’utiliser pour la première fois des sondages éclair pour favoriser un échange d’information constant et bidirectionnel. »

Le président de l’University of Manitoba Faculty Association (UMFA), Michael Shaw, a dénoté une augmentation de la participation au fil des négociations probablement attribuable, en partie, à la facilité d’accès à distance.

« Nous avons fait appel à la créativité de nos membres et l’engagement sur nos médias sociaux a bondi. »

Le président de la Dalhousie Faculty Association (DFA), David Westwood, a dit que l’association avait basculé vers la négociation d’enjeux qui n’avaient pas fait partie des priorités avant la COVID, comme l’enseignement à distance.

« Nous avions un solide ensemble de priorités, mais quand la pandémie a éclaté, nous les avons redéfinies. Notre administration a manifestement essayé de profiter de la situation pour obtenir des concessions qu’elle demandait depuis des années, a-t-il souligné. Nous avons réussi à mobiliser nos membres rapidement et à les maintenir engagés; la participation à nos assemblées s’est accrue, de même que celle à nos sondages. Les membres étaient en colère, et une proportion sans précédent d’entre eux a voté pour un mandat de grève. »

Selon Larry Savage, il est important de prendre conscience que l’incertitude et l’anxiété liées à la COVID frappent les deux parties dans une négociation. « Il faut savoir que ces émotions ne sont pas exclusives aux membres du syndicat. Les administrateurs sont tout autant préoccupés, sinon plus, par le risque de chute des inscriptions et d’un conflit de travail. »

La riposte des associations francophones

Des représentants d’associations de personnel académique francophones ont discuté de leurs campagnes pour protéger les droits linguistiques de la minorité contre les menaces émanant à la fois des gouvernements et des établissements.

Guillaume Durou, professeur adjoint en sociologie à l’Université de l’Alberta et trésorier de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) au Campus Saint-Jean dont l’existence est menacée, a dit : « Nous anticipions des coupes, mais pas des coupes aussi radicales. »

En mai, l’association a lancé une campagne en ligne pour riposter aux réductions budgétaires de 13 % proposées par l’administration et au silence du gouvernement conservateur Kenney, qui est demeuré sourd aux demandes de rencontre de l’ACFA.

Plus de 1 000 membres de la collectivité préoccupés par la situation ont envoyé une lettre au gouvernement Kenney lui demandant de trouver une solution, tandis qu’une lettre cosignée par plus de 900 universitaires canadiens et internationaux était publiée dans La Presse. En août, l’ACFA a engagé des poursuites contre l’Université et le gouvernement albertain pour violation des conventions collectives antérieures et de l’article 23 de la Charte des droits garantissant le droit à l’instruction en français.

Au Nouveau-Brunswick, une coalition s’est formée pour lutter contre le sous-financement et les nouvelles compressions budgétaires imposées au secteur.

Roger LeBlanc, professeur agrégé à l’Université de Moncton et vice-président externe de l’association de personnel académique, a signalé que son établissement s’attendait à des compressions de 10 millions de dollars sur trois ans, y compris aux programmes d’études en sciences infirmières en français qui servent la population acadienne et francophone.

Selon M. LeBlanc, les compressions se répercuteront directement sur la capacité de la province à lutter contre la pandémie et les crises futures, et font abstraction du rôle des établissements postsecondaires au titre du service à la collectivité et de la préservation de la culture et de la langue. « Les personnes qui viennent étudier à l’université restent ici après l’obtention de leur diplôme et contribuent à l’économie de la province. »

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